Les Premières Nations et l’École des dirigeants de HEC Montréal lancent l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN). Destinée aux leaders des Premières Nations, elle accueillera sa première cohorte le 9 décembre prochain. Les formations se donneront tant au nouveau pavillon de HEC Montréal, au centre-ville, que dans des communautés et en virtuel.

« Il est naturel d’être impliqués activement dans un tel projet, car il répond à notre mission de former des leaders », a dit Serge Lafrance, professeur associé et directeur de l’École des dirigeants de HEC Montréal, « qui joue un rôle d’incubateur », en conférence de presse jeudi. « Plus d’éducation signifie plus de richesse économique. Nous nous engageons à mettre toutes les ressources nécessaires pour sa pérennité. »

M. Lafrance qualifie l’école de projet historique. « Les Premières Nations ont une riche histoire de gouvernance et de communauté fondée sur des valeurs et des traditions qui leur sont propres, a-t-il poursuivi. Après quelques siècles, [ça a] du sens qu’il y ait une école de dirigeants propre à l’image des Premières Nations. […] Le projet de l’EDPN est aussi un projet d’affirmation ouvert sur les autres communautés et la société civile. Un projet d’égal à égal, nation à nation. Un projet d’impact pour les générations futures dans une logique de relève. »

L’idée d’un tel lieu de formation est née il y a un an et vient de deux diplômés du EMBA McGill-HEC Montréal : Manon Jeannotte, consultante en développement de stratégies d’affaires et gouvernance des Premières Nations, et l’avocat Ken Rock. « La philosophie de l’École est de renforcer les compétences de nos leaders en combinant nos savoirs anciens aux meilleures pratiques en gestion contemporaine, un incontournable pour notre autodétermination », a expliqué Manon Jeannotte.

« J’ai l’intime conviction que l’école va apporter des impacts positifs dans la vie des Premières Nations, a poursuivi Ken Rock. Elle va combler un besoin important sur les plans de l’éducation et de la formation des leaders. On croit qu’elle attirera des chefs de différentes Premières Nations et que, en se côtoyant, ils vont apprendre tant des participants que des enseignants et que les communautés vont se retrouver au même niveau. Aussi, c’est important que les leaders de demain soient en contact avec ceux d’aujourd’hui. Tous ces échanges vont permettre aux Premières Nations de grandir. »

Les formations de six mois, à raison de week-ends de cours de trois jours, seront gratuites. « Nous souhaitons une accessibilité [sur deux plans] : géographique et financière, explique Serge Lafrance. On veut démocratiser l’accès à la formation. »

Déjà 24 formateurs sont associés à l’EDPN, la moitié provenant de HEC Montréal, et l’autre, de membres des Premières Nations, comme Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. « C’est important de se doter de moyens nécessaires pour engager les communautés, les dirigeants et celles et ceux qui souhaitent l’être », a dit ce dernier lors de la conférence, qui se tenait en marge du Grand cercle économique des peuples autochtones et du Québec. « C’est une initiative qui mérite notre appui. »

L’EDPN vise à attirer dans un premier temps des gens occupant des postes de direction, des grands chefs et des présidents de conseil d’administration. Par la suite, elle s’ouvrira aux administrateurs, aux gestionnaires, aux entrepreneurs et à la relève.