Un peu moins d’un an après l’ouverture de son magasin-laboratoire situé dans un pavillon de l’Université McGill, qui offre une technologie permettant d’acheter croustilles, café et viennoiseries sans aucun contact, Couche-Tard profite depuis quelques mois du retour des étudiants sur le campus. L’entreprise évalue actuellement le niveau d’adhésion à cette nouvelle méthode à environ 5 % à 10 %. Celui-ci serait en hausse constante depuis le début de la session, assure-t-on.

Récemment, l’entreprise lavalloise a également instauré « son modèle sans friction » dans l’un de ses magasins Circle K en Arizona. Prévoit-on étendre le concept ailleurs dans le réseau de Couche-Tard ? « On est en train de regarder ça pour l’instant », a affirmé avec prudence Sophie Provencher, vice-présidente, opérations, Québec Ouest, pour Alimentation Couche-Tard, au cours d’une entrevue accordée à l’occasion de l’inauguration du magasin-laboratoire de l’École Bensadoun de commerce au détail, lundi.

« C’est à suivre. On n’a pas de date précise. On tente de comprendre comment les consommateurs réagissent à ce type de technologie. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Sophie Provencher, vice-présidente, opérations, Québec Ouest, pour Alimentation Couche-Tard

Bien que le magasin, situé rue Sherbrooke Ouest, ait commencé à accueillir ses premiers clients en janvier dernier, ce n’est que depuis le début de la session d’automne que l’entreprise peut mieux analyser le comportement des consommateurs. En plus du taux d’adhésion, on a pu constater que le nombre de transactions effectuées à l’aide de cette technologie est en augmentation et que le café est un produit très prisé.

Ainsi, seul un périmètre bien précis dans le magasin – 340 pieds carrés sur une superficie totale de 1670 pieds carrés – permet de faire des achats sans contact. Il suffit de télécharger l’application à l’aide de son téléphone intelligent, de scanner celui-ci à l’entrée et voilà que des barrières s’ouvrent. Dans ce périmètre délimité, appelé Lab connecté, le consommateur peut se procurer du café, des viennoiseries, des boissons gazeuses, des croustilles. Près de 400 produits sont offerts. On en ressort avec ses provisions sans devoir scanner ses articles. La technologie permet de détecter ce que le client a choisi. Le paiement est directement réglé avec la carte de crédit de l’utilisateur, préalablement téléchargée.

Dans le reste du magasin, les consommateurs peuvent utiliser une caisse libre-service où il suffit de déposer ses articles sur un plateau et de payer ensuite. Il est aussi possible d’aller payer sa tablette de chocolat ou son sac de noix directement au comptoir avec un préposé.

Sushis et mets préparés

En plus des nouvelles technologies de paiement offertes – et étudiées par des chercheurs de l’École Bensadoun –, Couche-Tard cherche à diversifier son offre, notamment en vendant des sushis – une demande des clients – ou encore des mets surgelés, préparés par l’entreprise québécoise Clément le gourmand.

« On a mis ça pour voir si les étudiants qui habitent aux alentours trouvent un intérêt à prendre ces plats-là, arriver à la maison et les faire réchauffer », explique Mme Provencher, qui ajoute dans la foulée que les articles offerts à ce magasin sont davantage en format individuel.

« Ce sont des étudiants qui reviennent nous voir jour après jour. C’est important de faire évoluer l’offre, de garder un intérêt et une appréciation. »

Présentement, le magasin du centre-ville compte une quinzaine d’employés. Selon Sophie Provencher, bien que la pénurie de main-d’œuvre frappe bon nombre d’entreprises, l’idée des achats sans contact ne vise pas à réduire le personnel. « Nos équipes en magasin sont et continueront d’être au cœur de la réussite de notre expérience client », a-t-elle affirmé lors de son allocution à l’occasion de l’inauguration. La réception de la marchandise, le remplissage des tablettes et la préparation de nourriture vendue sur place sont autant de tâches pour lesquelles les employés sont nécessaires, a-t-elle donné en exemple.