(Montréal) Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi s’être entendu avec Québec pour permettre à un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires de venir occuper un emploi.

Le projet pilote prévoit « une hausse de 10 à 20 % du nombre maximal de travailleurs étrangers temporaires occupant des postes à bas salaire » dans certaines industries, selon un communiqué diffusé par le ministère canadien de l’Emploi et du Développement social. De plus, pour certaines professions, il ne sera plus nécessaire de chercher à recruter des Canadiens avant d’ouvrir le poste aux étrangers.

Les employeurs de certaines régions du Québec bénéficieront également d’« une exemption de la politique sur le refus de traiter des demandes d’Évaluation de l’impact sur le marché du travail », ce qui permettra à plus de travailleurs étrangers de recevoir un permis.

« La nouvelle entente sur le Programme de mobilité internationale Plus contribuera à combler les besoins de main-d’œuvre du Québec, tout en permettant à des nouveaux arrivants de venir s’établir et de prospérer dans la « Belle province » », a affirmé le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marco Mendicino, dans un communiqué.

Bien que beaucoup de Canadiens se soient retrouvés au chômage durant la pandémie de COVID-19, le gouvernement s’attend à ce que la relance économique fasse ressurgir la pénurie de main-d’œuvre. En février 2020, juste avant le début du confinement, « le taux de chômage dans la province était de 4,5 % », soit « le plus bas depuis que des données comparables sont devenues disponibles, en 1976 ».

« Le gouvernement du Canada est bien conscient de l’importance de donner suite aux besoins de main-d’œuvre des employeurs québécois tout en s’assurant que l’économie sert les intérêts des Canadiens », a déclaré la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough, ajoutant que les mesures annoncées « nous aideront à continuer de progresser sur la voie de la reprise économique ».

Approbation du milieu des affaires

Le Conseil du patronat du Québec s’est réjoui de la nouvelle, affirmant dans un communiqué que « les modifications qui seront apportées, notamment celle de doubler la capacité d’embauche, donneront plus de souplesse aux entreprises concernées ».

Même son de cloche à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. « L’augmentation du seuil de travailleurs temporaires par entreprise, l’élargissement de la liste de professions admissibles et l’accès à un permis de travail ouvert transitoire sont toutes des mesures que nous saluons », a déclaré le président et chef de la direction, Michel Leblanc.

Les deux organisations ont toutefois dénoncé ce qu’ils considèrent comme des seuils d’immigration trop bas, qui représentent, selon eux, la source du problème.

« Il faut maintenant corriger le problème des seuils d’immigration, ceux-ci ayant été réduits alors qu’il n’y a jamais eu autant d’emplois disponibles, dans tous les domaines. À la fin mai, on recensait 188 000 postes vacants au Québec. Ces besoins en main-d’œuvre ne se résorberont pas tout seuls », a fait valoir le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn.

Dans son « Plan d’immigration du Québec pour l’année 2021 », le gouvernement caquiste vise un maximum de 47 500 admissions. Avant que François Legault ne décide de limiter l’immigration, en 2019, ce nombre était plutôt de 53 000.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.