Swissport, la seule entreprise à ravitailler des avions en carburant aux aéroports de Montréal-Trudeau, Mirabel et Vancouver, s’inquiète de son admissibilité au programme de soutien des salaires du gouvernement fédéral. Si c’est non, les trois aéroports pourraient être forcés de fermer à court terme, prévient-elle.

« Je cherche ces informations-là, et même si j’essaie de communiquer avec les ministères, j’attends comme si j’étais un restaurant de la rue McGill », déplore Charles Roberge, président et chef de la direction de Swissport Canada.

« Je ne veux pas dire que le resto de la rue McGill n’est pas important, mais nous sommes un joueur majeur de l’aviation. »

En plus du ravitaillement, l’entreprise offre d’autres services au sol comme le nettoyage des avions, la manutention des bagages ou l’accueil au comptoir pour des lignes aériennes qui n’ont pas leur propre personnel dans ces aéroports.

Elle a vu ses revenus chuter de 70 % depuis le début de la crise, et s’attend à ce que ce nombre atteigne 80 % la semaine prochaine. Qui plus est, ses clients, des lignes aériennes pour qui la préservation des liquidités est devenue un enjeu majeur, ne sont pas pressés de régler leurs factures.

Elle a mis à pied temporairement des employés représentant 71 % de sa masse salariale, mais continue de faire face à des coûts fixes importants, que le volume actuel d’affaires ne permet pas de soutenir.

Autour de lui, M. Roberge constate que le gouvernement fédéral a accordé un prêt de 135 millions de dollars au transporteur Porter et donné un congé de loyers aux aéroports, mais sent qu’on l’oublie.

« Si je ne suis plus capable de payer mes employés, les trois aéroports ferment », résume-t-il.

L’entreprise pourra probablement patienter jusqu’à ce que le programme fédéral soit mis en place, mais elle a besoin de le savoir rapidement, et à quelles conditions.

« Est-ce que ça va couvrir les employés qui sont encore avec moi ou seulement ceux que je rappellerais ? Si c’est ça, ça ne va pas. »