(Montréal) La grève des ravitailleurs de Swissport aux aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel s’est poursuivie, jeudi, alors que le médiateur nommé par le ministère fédéral du Travail a rencontré la partie syndicale durant plusieurs heures.

L’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), qui représente la centaine de travailleurs en grève, a confirmé jeudi en début d’après-midi être en rencontre avec le médiateur depuis la matinée. Et la rencontre n’était pas encore terminée, mais elle achevait, selon Michel Richer, représentant du bureau canadien de l’AIMTA.

L’employeur a fait savoir en fin d’après-midi jeudi qu’il rencontrera à son tour le médiateur séparément, vendredi après-midi.

La ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, a fait savoir que le service fédéral de médiation et conciliation travaillait déjà avec les parties depuis le mois d’octobre « pour les aider à conclure une entente ».

La grève, qui a débuté le 31 décembre, touche Swissport Fueling Services, une entreprise qui effectue en sous-traitance l’avitaillement d’avions aux aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel. Les syndiqués concernés sont ravitailleurs d’avions, mais aussi mécaniciens, répartiteurs et travailleurs d’entretien d’installations de stockage de carburant.

De son côté, la compagnie Swissport a indiqué jeudi que tous les vols qu’elle avait à avitailler l’ont été « à temps et sans délai ».

Il n’existe pas de dispositions anti-briseurs de grève dans le Code canadien du travail, contrairement au Code du travail du Québec. Le transport aérien est de compétence fédérale, donc couvert par le code canadien.

La convention collective est échue depuis le 8 août.

Les points en litige sont nombreux et touchent l’essentiel des conditions de travail, comme le salaire, le roulement de personnel, la sécurité au travail, selon le syndicat.

Les transporteurs et gestionnaires d’aéroports ont recours à une politique appelée « contract flipping », qui consiste à lancer un processus d’appel d’offres pour changer de sous-traitant et octroyer le contrat au plus bas soumissionnaire.

Lorsque le sous-traitant change, les travailleurs perdent leur emploi. Puis ils vont ensuite effectuer les mêmes tâches qu’avant, pour un autre employeur, avec un salaire moindre, des assurances moins étendues et d’autres conditions de travail moindres. Michel Richer, de l’AIMTA, affirme que la baisse de salaire peut alors atteindre 5 $ l’heure, entre autres.

Au Québec, l’AIMTA est affiliée à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la FTQ.