(Paris) « La France devient un pays de brasseries » : à la faveur du rythme effréné de création de brasseries artisanales et avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est devenue vendredi le premier pays européen en termes de nombre de brasseries, selon Brasseurs de France.

La France compte actuellement « près de 2000 » brasseries, implantées sur tout le territoire et « qui proposent plus de 6000 marques différentes », se félicite le syndicat, qui évoque environ 2100 brasseries au Royaume-Uni.

Désormais deuxième sur le podium européen, l’Allemagne compte quelque 1500 brasseries, selon Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France.

PHOTO ÉRIC FÉFERBERG, AFP

Une brasserie éphémère installée à Paris lors d'une promotion organsiée par les Brasseurs de France en 2017.

Mais, tempère M. Costilhes, en France, « il y a 80 % de toutes petites brasseries, ça n’a rien à voir avec l’Allemagne, en termes de taille et en termes de production ». Loin derrière les mastodontes Heineken et Kronenbourg, ces micro-brasseries produisent selon lui moins de 300 hectolitres de bière par an.

Un rapport de force que confirme Eurostat : en 2018, l’Allemagne a produit à elle seule, plus de 20 % de la production totale de bière en Europe, la France environ 5 %, selon l’organisme statistique européen.

Les Français boivent 33 litres de bière par année, mais préfèrent le vin

La multiplication de ces petits brasseurs, désormais présents dans tous les départements de France, a soutenu une nette hausse de la consommation lors des cinq dernières années. Historiquement bloqués à 30 litres par an et par habitant, les Français ont consommé en moyenne en 2018, quelque 33 litres en moyenne.

La France, grande consommatrice de vin, a néanmoins retrouvé la dernière place de l’UE pour la bière, derrière l’Italie, qui était elle à 34 litres par an et par habitant en 2018, encore très loin de l’Allemagne, par exemple, dont la consommation se situe entre 90 et 100 litres, pour une moyenne européenne à 70 litres.

« La consommation n’a pas baissé, mais elle n’a pas augmenté aussi vite qu’en Italie », explique M. Costilhes, avant d’ajouter une note d’humour : « La bonne nouvelle, c’est qu’on crée des emplois, on crée des entreprises et ça n’a pas d’impact sur la santé publique ».  

« Mais il n’empêche que symboliquement, la France devient le premier pays de l’Union européenne en nombre de brasseries, la France devient un pays de brasseries et un pays de bières », ajoute-t-il.

Une tendance qui semble partie pour durer encore un peu : entre les fermetures et les créations, Brasseurs de France compte une brasserie nette créée par jour, depuis deux ans.

« Il y a beaucoup de régions où il n’y avait plus du tout de brasseries, alors qu’en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, dans les pays historiques de brasseries, il y a des brasseries dans toutes les régions », conclut M. Costilhes.