Le marché de la revente de condos existants est plus serré dans la région montréalaise que ne l’imaginait encore récemment la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

En raffinant sa méthodologie, l’organisme fédéral en matière d’habitation a exclu de ses données les unités neuves. Il a ainsi constaté que le marché de la revente de copropriétés existantes est devenu plus tendu que celui de la maison unifamiliale dès le milieu de l’année 2018 dans le Grand Montréal. Auparavant, la SCHL estimait que cette situation n’était apparue qu’au début de 2019.

« Au cours des derniers trimestres, le marché de la revente favorise encore plus les vendeurs que ce que les données laissent entendre. Cette réalité touche d’ailleurs plus particulièrement le marché de la revente des copropriétés », écrit la SCHL dans la plus récente édition du Marché sous la loupe, qui paraît mardi matin sous la plume de Francis Cortellino, économiste.

Un marché plus serré que prévu a certainement une incidence sur le comportement des acheteurs, des vendeurs et des promoteurs sans que l’on connaisse précisément son influence sur la hausse des prix et les délais de vente.

Le ratio utilisé

Précisons que la SCHL mesure le rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs sur un marché en établissant le ratio entre les ventes et les nouvelles inscriptions de copropriétés existantes à partir des données Centris, base de données qui incorpore les propriétés à vendre par les courtiers immobiliers du Québec.

Plus le ratio est élevé, plus les vendeurs sont avantagés. Dans le cas contraire, les acheteurs ont un plus grand pouvoir de négociation.

Or, les statistiques sur les reventes et les nouvelles inscriptions sont faussées par l’ajout de données sur les habitations neuves. Il arrive en effet que les promoteurs confient à un courtier immobilier la vente des unités invendues de leur projet et que ces unités se retrouvent sur Centris.

Depuis 2015, de 9 à 13 % des nouvelles inscriptions de condos à vendre sur Centris étaient des unités neuves. Ces mêmes unités représentaient de 2 à 4 % des ventes de copropriétés.

« Le marché de la revente est plus tendu quand on exclut les logements neufs de l’analyse », avance Francis Cortellino.