La deuxième ronde de négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a pris fin mardi, à Mexico, et les trois parties ont évoqué certains progrès et ont réitéré leur désir de conclure une entente d'ici la fin de l'année.

Les trois responsables se sont dits satisfaits de ce qui a été accompli en vue de la troisième ronde de négociations, qui aura lieu à Ottawa du 23 au 27 septembre prochains.

Bien que certaines sources aient laissé entendre qu'il y a eu du surplace sur les enjeux les plus délicats, les trois pays disent être arrivés à s'entendre sur une vingtaine de textes qui formeront l'épine dorsale du nouvel ALENA.

Lors de la conférence de clôture, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, aussi responsable du commerce canado-américain, a répété inlassablement qu'il est tout à fait normal que les principaux points en litige ne soient pas encore réglés à ce stade-ci des négociations.

Elle a rappelé que les parties avaient discuté de sujets moins litigieux, que des textes avaient été soumis et que les partenaires avaient pris la mesure des priorités de chacun.

«Je veux répéter: c'est le jour 20. C'est un processus extrêmement accéléré. C'est le jour 20 d'une négociation accélérée et extrêmement exhaustive», a-t-elle déclaré, ajoutant que les parties allaient «se dépêcher» pour conclure une entente d'ici la fin de l'année.

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a indiqué que des projets de réforme sur une vingtaine de chapitres avaient été déposés à la table. Reprenant certaines de ses remarques très fermes formulées au début des négociations, M. Lighthizer a toutefois adouci un peu le ton.

«Notre travail continue à un rythme record. Ces (nouveaux) chapitres représentent un nouvel accord moderne qui, lorsqu'il sera conclu, soutiendra une croissance économique robuste en Amérique du Nord pour les décennies à venir», a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs remercié ses homologues pour leur message de soutien aux Américains, aux prises avec les effets dévastateurs de l'ouragan Harvey.

Selon plusieurs sources proches des négociations, les trois signataires de l'ALENA se sont entendus jusqu'ici sur des sections moins controversées de l'accord de libre-échange. Les parties n'ont pas encore entamé leurs discussions sur les enjeux les plus problématiques - et toute tentative de soulever un sujet délicat était aussitôt écartée par les autres signataires.

Certaines propositions canadiennes, notamment sur les réformes du travail, ont ainsi été jugées prématurées par les Américains. De même, Washington aurait vainement tenté, de façon «informelle», d'obtenir une part plus importante du marché canadien des produits laitiers.

Mme Freeland estime normal que les discussions sur les enjeux délicats aient été reportées.

Elle a comparé ce processus au travail de journaliste - un métier qu'elle a longtemps exercé - en disant qu'il fallait recueillir de l'information avant d'élaborer un produit fini.

«Si les autres parties comprennent vraiment ce que vous voulez accomplir, et que vous comprenez ce qu'ils veulent vraiment accomplir, c'est une condition préalable à conclure une entente. Alors, en 20 jours, nous sentons que nous avons fait beaucoup de chemin pour nous comprendre», a-t-elle indiqué.