Deux pilotes turcs qui ont dû faire atterrir un avion sur le ventre parce que le train d'atterrissage principal ne se déployait pas réclament chacun près de 1,3 million en dommages. Les 11 personnes à bord ont survécu, mais l'avion n'a jamais revolé et les deux pilotes ont perdu leur emploi, soutiennent-ils.

L'accident s'est produit le 7 septembre 2013 à l'aéroport de Vnoukovo, à Moscou, alors que l'avion, un Challenger, arrivait de Rome. Cet avion d'affaires, un CL-600-2B19, appartenait à Europe Jet, mais était exploité par une compagnie privée de charters établie en Turquie, MNG Jet Javacilik A.s.

Le capitaine Serdar Faruk Söyler, 58 ans, était aux commandes, et Suat Yücel, 58 ans également, l'assistait. Les deux hommes affirment que le train d'atterrissage principal n'a jamais voulu se déployer. Ils assurent avoir ensuite suivi toutes les procédures indiquées par le constructeur pour le déployer manuellement. Sans succès.

En désespoir de cause, ils ont dû se résoudre à atterrir sur le ventre et ont averti les passagers de se préparer à un atterrissage d'urgence. Mais avant d'effectuer la manoeuvre, ils ont dû épuiser le carburant, ce qui les aurait contraints à rester une heure et demie dans les airs. L'avion a finalement atterri sur le ventre. Les quatre membres d'équipage et les sept passagers ont survécu, mais l'avion a été gravement abîmé, au point qu'il n'aurait plus jamais volé.

Plus de travail

Les deux pilotes, résidants d'Istanbul, qui avaient plus de 34 ans d'expérience, affirment avoir perdu leur travail en raison de cet incident et ne jamais avoir retravaillé depuis. Ils soutiennent par ailleurs avoir été traumatisés par cette expérience.

Ils tiennent Bombardier responsable parce qu'il est le constructeur de l'avion. Ils allèguent une mauvaise conception du train d'atterrissage et des instructions inadéquates dans le manuel d'opération. Selon leurs dires, l'avion avait subi un entretien dans les jours précédents. Ils réclament 1 068 768$ pour pertes de revenus (ils souhaitaient travailler jusqu'à 65 ans) et 200 000$ pour traumatisme et perte de leur carrière.