Pour ne pas rater le virage numérique en culture, Québec débloque 150 millions d'ici 2021.

L'argent financera la nouvelle stratégie numérique, dont le contenu doit être dévoilé plus tard cette année. On connaît seulement les trois grands axes de cette stratégie: la création numérique et la numérisation d'oeuvres qui existent déjà, le passage à la diffusion numérique et la création d'un «environnement propice» au numérique en adaptant les lois et règlements. Aucun autre détail n'est donné dans le budget.

On sait seulement d'où viendra l'argent. Une enveloppe de 100 millions sur 7 ans viendra du Plan des infrastructures. Une autre tranche de 50 millions sur 5 ans viendra de la faible croissance déjà prévue des dépenses du ministère de la Culture.

Inciter le mécénat

L'été dernier, le gouvernement Marois créait un fonds pour pérenniser le financement du programme Mécénat placement. C'est ce que recommandait le rapport Bourgie.

Ce programme permet à l'État d'apparier, et parfois même de doubler ou tripler, les dons du privé à un organisme culturel. Son financement oscillait autour de 5 millions par an. L'argent venait des dépenses du ministère de la Culture. Le budget propose de changer d'approche. Le financement annuel sera désormais d'exactement 5 millions, et l'argent viendra de la taxe sur le tabac. Cette enveloppe sera placée dans le nouveau Fonds. On maintient donc le financement tout en diminuant le chiffre officiel des dépenses de programmes du ministère de la Culture.

À cause de la précarité des finances publiques, le gouvernement péquiste met de côté pour une deuxième année consécutive ses généreuses promesses électorales en culture, d'une valeur de 87 millions. Parmi les engagements non réalisés: la hausse du financement du Conseil des arts et lettres (soit de l'argent qui va directement aux artistes), réclamée de façon pressante par le Mouvement pour les arts et lettres (MAL).