Ottawa s'intéresse de plus en plus près à la recherche universitaire. Et le gouvernement fédéral est prêt à investir des sommes considérables - 1,5 milliard de dollars sur 10 ans - dans la recherche rentable sur le plan économique.
UN TOUT NOUVEAU PROGRAMME: APOGÉE CANADA
> Budget: 1,5 milliard sur 10 ans
> Objectif: financer la recherche universitaire «qui procurera des avantages économiques à long terme pour le Canada».
Le programme sera administré par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (de 50 millions en 2015-2016 à 200 millions à partir de 2018-2019).
«Nous savons que les investissements dans les sciences de la technologie aident les entreprises canadiennes à rester concurrentielles tout en créant des emplois bien rémunérés», a dit hier Jim Flaherty, ministre des Finances du Canada.
«Nous sommes très heureux de ce nouveau programme. À peu près tous les pays se positionnent pour attirer les meilleurs chercheurs dans les domaines de pointe. Beaucoup de la recherche fondamentale mène un jour à un impact sur l'économie et la société», a ajouté Suzanne Fortier, principale de l'Université McGill.
«Nous sommes contents que le gouvernement ait accédé à notre demande et reconnaisse l'importance de la recherche non orientée sur l'économie du pays. Ce programme pour soutenir l'excellence est en appui à ce qui existe déjà et devrait soutenir tous les domaines de recherche», a pour sa part indiqué Guy Breton, recteur de l'Université de Montréal.
PLUSIEURS AUTRES PROGRAMMES BONIFIÉS
Outre son nouveau programme Apogée Canada (1,5 milliard sur 10 ans), le gouvernement Harper a profité hier du budget pour bonifier plusieurs programmes existants d'aide fédérale à la recherche, surtout dans les domaines scientifiques.
1) Les découvertes scientifiques et la recherche de pointe
+46 millions par année, notamment en santé pour la recherche axée sur le patient (+15 millions) et la recherche en sciences naturelles et en génie (+15 millions).
2) La recherche en collaboration avec l'industrie
+8 millions sur deux ans pour des initiatives en collaboration entre l'industrie et les universités et pour la formation de boursiers postdoctoraux.
3) La physique
+222 millions sur cinq ans au laboratoire TRIUMF en Colombie-Britannique, le plus important laboratoire de recherche en physique au Canada, qui a «établi des partenariats très fructueux avec les chefs de file de l'industrie pour commercialiser ses percées scientifiques».
4) L'informatique quantique
+15 millions sur trois ans à l'Institut de l'informatique quantique à l'Université de Waterloo, qui vise le traitement de l'information.
5) Les données ouvertes
+3 millions sur trois ans pour la mise sur pied d'un institut des données ouvertes.
6) L'énergie nucléaire
+117 millions sur deux ans pour le laboratoire en technologie nucléaire de Chalk River en Ontario.
7) L'innovation sociale
+10 millions sur deux ans pour la recherche sur l'innovation sociale (éducation, intégration des communautés vulnérables et développement communautaire) dans les collèges et les écoles polytechniques.