La Grèce doit rester dans la zone euro, mais «elle doit faire les choix qui le permettent», a déclaré lundi le ministre français des Finances Pierre Moscovici lors d'un point de presse au siège de la Commission européenne à Bruxelles.

«Nous n'avons pas de conseils à donner sur le plan électoral, mais dès lors que la Grèce souhaite rester dans la zone euro, il faut que les choix faits le permettent», a-t-il expliqué.

«Nous voulons que la Grèce reste dans l'euro», a pour sa part répété le commissaire aux Affaires économiques, le Finlandais Olli Rehn.

«La mise en oeuvre des réformes demandées est douloureuse pour les gens», a-t-il reconnu. «Mais le respect des engagements sur des réformes est la meilleure solution», a-t-il conclu.

«Les Européens doivent entendre les difficultés de la Grèce, les comprendre et agir», a abondé Pierre Moscovici.

«Notre volonté est que la Grèce reste dans la zone euro, et nous devons tout faire pour qu'il en aille ainsi», a-t-il insisté.

«Mais pour cela, il faut tenir les engagements pris. Il est très important qu'ils soient respectés», a-t-il averti.

Le chef de la gauche radicale grecque Syriza, Alexis Tsipras, a affirmé vendredi dernier vouloir «annuler» le mémorandum imposant à la Grèce des mesures drastiques de rigueur en contrepartie du soutien de l'UE et du FMI s'il remportait les législatives du 17 juin, et renégocier un nouveau plan davantage axé sur la croissance.

Interrogé à Paris sur cette prise de position, Pierre Moscovici avait averti: «la question (d'une sortie de la Grèce de la zone euro) pourrait se poser si les Grecs eux-mêmes ne respectent pas leur engagement».

Comme on lui demandait si ses services travaillaient sur un scénario de sortie d'Athènes de l'euro, le ministre a admis qu'il «y a peut-être ici ou là des réflexions, c'est possible» mais «il ne doit pas y avoir de scénario qui soit travaillé de cette sorte là», a-t-il insisté.

M. Moscovici a assuré qu'il n'essayait pas «d'anticiper» cette situation mais plutôt de «l'éviter». Travailler sur un plan de sortie ordonnée de la Grèce ne serait, selon lui, «pas raisonnable du tout».

La Grèce, a-t-il fait valoir, doit rester dans l'union monétaire parce qu'il s'agit d'une «zone intégrée, parce que nous ne voulons pas qu'il y ait d'effet domino et parce que nous avons déjà engagé énormément d'argent, 150 milliards d'euros».

Le Syriza a quadruplé son score de 2009, s'imposant comme deuxième force politique du pays pour son rejet de l'austérité lors du scrutin du 6 mai, qui n'a accouché d'aucun gouvernement.

Il était au coude à coude dans la plupart des sondages avec le parti conservateur Nouvelle-Démocratie (ND) vendredi, à deux semaines du nouveau scrutin législatif.