L'Espagne était toujours en récession au premier trimestre, a annoncé mardi le gouverneur de la Banque centrale, Miguel Fernandez Ordonez, confirmant que le recul du PIB, de 0,3% au dernier trimestre 2011, s'était poursuivi durant les premiers mois de 2012.

«L'aggravation de la crise de la dette à partir de l'été dernier a interrompu la fragile récupération que l'économie espagnole avait amorcée un an plus tôt», a souligné M. Fernandez Ordonez dans un discours.

Après un dernier trimestre 2011 dans le rouge, «cette tendance s'est poursuivie durant les premiers mois de cette année, ce qui signifie que l'économie espagnole se trouve de nouveau en récession», a ajouté le gouverneur.

Deux trimestres de recul du PIB marquent en effet l'entrée d'un pays en récession.

Les chiffres officiels provisoires de la croissance espagnole au premier trimestre sont attendus le 30 avril.

«Comme cela s'était déjà produit lors de la récession en 2008 et 2009, c'est la demande intérieure qui accuse la principale faiblesse», a souligné M. Fernandez Ordonez.

Après une faible croissance, de 0,7%, en 2011, le gouvernement a prévu un recul du 1,7% du PIB sur l'ensemble de 2012, avec deux trimestres consécutifs de croissance négative au premier semestre.

Dans ce contexte, le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir en décembre, s'est fixé le difficile objectif de réduire son déficit public à 5,3% du PIB cette année après 8,51% en 2011, et de maintenir le cap des 3% en 2013, d'ores et déjà jugé irréaliste par nombre d'économistes.

L'Espagne, privée dès 2008 de son moteur, la construction, au moment même où éclatait la crise internationale, oscille depuis entre récession et croissance atone, tandis que le nombre de sans-emploi monte régulièrement.

Le gouvernement a d'ores et déjà prévu un taux de chômage à 23,4% en 2012, après 22,85% à la fin 2011.

A la contraction de la demande intérieure s'est ajoutée «plus récemment l'intensification de la crise de la dette souveraine et ses effets sur le système financier qui ont durci les conditions de financement et porté atteinte à la confiance des investisseurs», a ajouté le gouverneur de la Banque d'Espagne.

Pour 2012, «les perspectives ne sont pas favorables» et la consommation des ménages «se verra affectée par le recul de l'emploi», a-t-il prédit.

Le pays traverse à nouveau une zone de turbulences sur les marchés financiers où les taux d'intérêt ont grimpé, sur fond de doutes quant à sa capacité à tenir ses engagements de réduction du déficit public.