Ghikas Hardouvelis, conseiller économique du premier ministre grec, a réaffirmé le choix grec de rester dans l'euro, dans un entretien à la presse publié dimanche, au lendemain d'un appel du ministre allemand de l'Intérieur à un abandon de la monnaie unique par le pays.

«Laisser la Grèce sortir de l'eurozone ne ferait qu'apporter inflation, baisse très importante des salaires, destruction de nombreuses institutions et entreprises saines, et pertes de patrimoines», a affirmé à l'hebdomadaire To Vima M. Hardouvelis.

«Nous voulons reconstruire le pays, et non pas le laisser être pillé par des petits malins. Une sortie de l'eurozone serait une défaite stratégique», insiste ce banquier et professeur d'économie, qui conseille Lucas Papademos depuis la désignation de ce dernier à la tête d'un gouvernement de crise en novembre.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, avait pour sa part plaidé, dans un entretien publié samedi par l'hebdomadaire Der Spiegel, pour une sortie de la Grèce de la zone euro.

«Je ne parle pas d'exclure la Grèce (...) mais de parvenir à créer des incitations pour un retrait qui ne puissent pas être déclinées», avait-il affirmé, jugeant qu'«en dehors de l'Union européenne monétaire, les chances de la Grèce de se régénérer et de devenir compétitive sont assurément plus grandes que si elle reste dans la zone euro».

En échange d'un nouveau durcissement du programme de redressement qu'elle suit depuis deux ans, la Grèce a arraché lundi le feu vert de la zone euro au lancement d'un deuxième plan censé l'extraire de son surendettement. Il combine renflouement du pays via des prêts de 130 milliards d'euros sur trois ans, et effacement de plus de 100 milliards de créances détenues par banques et fonds privés.