La Banque centrale européenne (BCE) est d'accord pour commencer à acheter des obligations d'État italiennes à partir de lundi en échange de l'engagement du gouvernement italien à accélérer la réduction des déficits, a annoncé vendredi un ministre italien.

«Tout le monde craint que nos obligations ne deviennent des bouts de papier sans valeur, mais avec le retour à l'équilibre budgétaire un an plus tôt (que prévu), la BCE a garanti qu'à partir de lundi elle achèterait nos obligations», a déclaré aux journalistes le ministre des réformes institutionnelles Umberto Bossi.

Interrogée dans la nuit, l'institution monétaire de Francfort a refusé de confirmer cette déclaration. «La BCE refuse de commenter», a indiqué une porte-parole à l'AFP.

Jeudi, son président, Jean-Claude Trichet, avait annoncé qu'elle avait repris son programme de rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire, où s'échangent les titres déjà émis, qu'elle n'avait plus mis en oeuvre depuis 18 semaines, pour tenter de ramener le calme sur les marchés.

Mais il avait refusé de dire si la BCE, qui jusqu'ici a acheté des obligations de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal, allait racheter des obligations espagnoles et italiennes, dont les taux atteignent des records depuis quelques jours.

«Pour nous, c'est une solution, une garantie», a ajouté M. Bossi, qui est aussi le chef de la Ligue du Nord, principal allié du premier ministre Silvio Berlusconi au sein de la coalition gouvernementale de centre droit.

«Nous avons absolument besoin de ces obligations parce que si nous n'arrivons pas à les vendre, nous ne pourrons pas payer les retraites ou la santé, c'est donc une obligation pour nous», a-t-il ajouté.

M. Berlusconi avait indiqué plus tôt dans la journée que l'Italie allait accélérer son programme d'austérité adopté par le parlement le mois dernier afin de faire en sorte que l'équilibre budgétaire soit atteint en 2013 et non plus en 2014 comme prévu initialement.

Les marchés boursiers et obligataires italiens ont été bousculés au cours des dernières semaines en raison des craintes suscitées auprès des investisseurs par l'ampleur de la dette publique, la croissance anémique et les tensions qui affaiblissent le gouvernement.

La prime de risque, à savoir l'écart entre le taux des obligations allemandes, référence du marché, et les bons du Trésor italiens a atteint des niveaux record au cours des derniers jours.