Le gouvernement n'a pas négligé les entreprises dans son budget. En plus de maintenir les baisses d'impôt déjà annoncées sur le revenu des sociétés, il a préparé une trentaine de mesures extrêmement ciblées à leur égard.

Les industriels applaudissent à la reconduction d'une mesure visant à favoriser les investissements qui améliorent la productivité des entreprises canadiennes.

Le gouvernement prolonge ainsi de 2 ans la déduction pour amortissement accéléré, à un taux de 50% par année, visant les investissements dans les machines et le matériel acquis avant 2014. En tenant compte de la règle de la demi-année, une entreprise peut ainsi passer à la dépense en trois ans tout achat d'équipement.

«C'est la mesure la plus structurante pour permettre l'investissement privé», dit Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec.

La mesure est en vigueur depuis 2007. Les Manufacturiers et Exportateurs du Canada réclamaient son prolongement tant à Ottawa qu'à Québec. «On a bon espoir que les provinces emboîteront le pas», dit Jean-Michel Laurin, vice-président affaires mondiales des MEC. Québec ne l'a pas incluse dans son budget de la semaine dernière.

Selon l'organisme, la mesure a permis d'augmenter les investissements dans les machineries de 11% depuis son entrée en vigueur.

La mesure coûtera 65 millions en 2012-2013 et jusqu'à 620 millions d'ici à 2015-2016.

Des réponses écrites du fisc

Dans un geste attendu par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), le gouvernement exigera de l'Agence du revenu du Canada (ARC) de répondre par écrit aux demandes de renseignements formulées par les entreprises.

«C'est fondamental pour les petites entreprises qui n'ont pas de fiscalistes à l'interne, dit Martine Hébert, vice-présidente Québec de l'organisme. Le taux d'erreur de l'ARC (aux demandes d'informations de nos membres) est à peu près de 20%, c'est énorme.»

Dans un même souci de faciliter la vie des PME, le gouvernement poursuit ses efforts pour réduire la paperasse des entreprises. Le service en ligne gratuit PerLE devient permanent. Il permet d'obtenir la liste des permis et licences nécessaires à l'exploitation d'une entreprise. Par ailleurs, la Commission sur la réduction de la paperasse, créée en janvier dernier, fera un rapport à l'automne.

Les autres initiatives à l'intention des entreprises se veulent modestes. Par exemple, le ministre verse 20 millions à la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, qui offre du mentorat et du financement à la relève. Au passage, le gouvernement déclare 2011 l'année de l'entrepreneur.

Ottawa s'engage à moderniser le tarif des douanes, avec l'objectif de le simplifier. Il injecte 191 millions en 5 ans dans l'agriculture. Il consacre 60 millions dans la foresterie.

Sur le front du commerce international, le gouvernement canadien veut signer de nouveaux accords de libre-échange avec l'Europe et l'Inde. Ce dernier pays, en forte croissance, fait l'objet d'une stratégie de mobilisation. Le gouvernement financera notamment un Centre d'excellence pour la recherche Canada-Inde, dans lequel il investira 12 millions en 5 ans.

Finalement, le gouvernement investit 80 millions en 3 ans dans la recherche industrielle. L'objectif est d'aider les PME à adopter en plus grand nombre les technologies de l'information.