Le gouvernement fédéral a perdu près de 100 millions de dollars de revenus depuis 2006 parce qu'il ne facture plus de frais pour renouveler les permis d'armes à feu.

Le budget d'hier prévoit un financement de 20,9 millions pour l'année qui vient afin de combler ce manque à gagner. La somme s'ajoute aux 74 millions dépensés pour les mêmes raisons depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Harper, selon des informations fournies à La Presse par le ministère de la Sécurité publique en janvier dernier.

Cette renonciation aux frais de renouvellement a été rendue nécessaire par l'aversion du Parti conservateur pour le registre des armes à feu. En 2006, Ottawa a annoncé que les détenteurs d'armes à feu sans restriction (des fusils de chasse, par exemple) qui n'enregistraient pas leur arme ne seraient plus passibles de poursuites.

Or, pour éviter de perdre la trace de ces propriétaires d'armes à feu, le gouvernement a tenté de compenser les impacts de sa décision en les encourageants à renouveler leur permis. On ignore si l'effort a porté ses fruits.

Non-respect des demandes libérales

Ce financement de 20,9 millions supplémentaires fait partie de la poignée d'initiatives annoncées dans le budget d'hier pour la justice et la sécurité publique.

Mais au moment où les parlementaires s'entredéchirent sur les coûts du durcissement de la justice criminelle, le budget 2011 ne contient aucune information pour les informer davantage. Le document n'annonce aucun financement pour les prisons, de nouvelles ressources policières ou le système des libérations conditionnelles, par exemple.

Rien, donc, pour satisfaire les demandes du Parti libéral, qui réclamait un changement de cap à cet égard.

Parmi les autres éléments contenus dans le document, 20 millions en 2 ans ont été mis de côté pour des programmes de prévention de la criminalité juvénile. On cherche ainsi à «offrir aux jeunes des possibilités dans les domaines de l'éducation, de la culture, du sport et de l'emploi à l'échelle communautaire».

Le gouvernement Harper continuera également à financer l'ombudsman des victimes d'actes criminels, un bureau qu'il a lui-même créé, avec une contribution de 26 millions sur deux ans.

-Avec la collaboration de William Leclerc