En matière de collaboration avec les peuples autochtones et de protection de l'environnement, le gouvernement du Québec pourrait s'inspirer de ses voisins immédiats.

L'exemple du Labrador se démarque particulièrement. En négociation territoriale avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, les deux communautés innues du Labrador se sont vu accorder un véritable pouvoir décisionnel sur l'aménagement du territoire ciblé par les négociations, soit 7,1 millions d'hectares.

«Le gouvernement a reconnu que c'était important de nous donner ce pouvoir parce que l'aménagement du territoire aura un impact majeur sur le potentiel de développement des communautés innues et la protection de la culture», explique Valérie Courtois, ingénieure forestière membre de la nation innue du Labrador.

L'Ontario, qui a aussi annoncé qu'elle protégerait 50% de son territoire nordique, pourrait également servir d'exemple au Québec, d'après Christopher Beck, conseiller régional - Québec, Initiative boréale canadienne.

«Le gouvernement de l'Ontario travaille avec les différentes communautés autochtones pour mettre au point le plan d'aménagement de leurs territoires ancestraux, qu'il soit question d'aires à protéger ou de développement de projets», affirme-t-il.

Les environnementalistes louangent aussi le gouvernement ontarien pour la façon dont il compte s'y prendre pour protéger sa forêt boréale.

Au gouvernement du Québec, on se fait rassurant. «Le premier ministre a toujours dit qu'il voulait, avec le Plan Nord, devenir un exemple mondial en matière de développement nordique. C'est donc évident que nous n'irons pas n'importe comment pour cibler les aires à protéger et pour développer des projets. Nous travaillerons donc avec les autochtones sur l'aménagement du territoire et nous nous assurerons que les aires protégées permettront aux écosystèmes de remplir leurs différentes fonctions», a indiqué Claude Béchard, ministre des Ressources naturelles et de la Faune.