Chez Bombardier aéronautique, les technologies vertes ont des ailes, littéralement.

Le constructeur d'avion mise sur la légèreté des structures de ses deux plus récents appareils - le Learjet 85 et le CSeries - pour tenter de réduire son empreinte environnementale.

«Avec la montée des prix du carbone, nous faisons des efforts considérables pour que nos nouveaux avions soient de plus en plus propres», explique le responsable de la recherche et du développement chez Bombardier aéronautique, Fassi Kafyeke.

 

«Comme les passagers ne veulent pas payer plus cher pour voyager, nous avons de plus en plus de pression pour augmenter la performance de nos appareils.»

Les technologies vertes chez Bombardier ont pris leur envol surtout grâce à la conception d'engins plus légers.

«Jusqu'à présent, les ailes de nos avions étaient composées en alliage d'aluminium, souligne Fassi Kafyeke. La révolution avec un appareil comme le Learjet est qu'elles seront maintenant entièrement composées de fibres de carbone tissées et de résine. Cela permettra au Learjet d'être entre 8% et 12% plus léger que ses concurrents.»

Pour le CSeries, lancé en juillet, les ingénieurs de Bombardier ont également misé sur une structure qui nécessite moins d'énergie pour projeter l'avion et le garder dans les airs.

«Les ailes seront faites de matériaux composites et le fuselage sera en alliage d'aluminium et de lithium», précise Fassi Kafyeke.

De plus, l'aérodynamisme sera très poussé et le moteur fourni par Pratt&Whitney est très performant. Résultat: la consommation de carburant sera entre 20% et 30% moindre que celle de la concurrence.»

Selon Fassi Kafyeke, le Québec doit prendre le virage vert s'il souhaite maintenir sa position de chef de file dans l'industrie aéronautique. Il insiste également sur l'importance d'investir en recherche et développement. En 2008, 340 millions de dollars américains ont été dédiés à l'innovation chez Bombardier aéronautique.

«Le marché est très compétitif, dit-il. Il y a beaucoup de nouveaux acteurs dans les pays émergents. La Chine, la Corée, le Japon et l'Europe investissent présentement beaucoup d'argent pour voir leur part de marché augmenter. Nous devons faire de gros efforts pour rester les leaders dans le domaine.»

Pour demeurer concurrentiel, Fassi Kafyeke croit que Bombardier doit continuer à miser sur la main-d'oeuvre spécialisée du Québec et sur ses partenariats de recherche.

«Ça va être la seule façon de rester compétitifs, dit-il. Les PME, les centres de recherche spécialisés, les universitaires, l'industrie et les fournisseurs... Quand on travaille à offrir de nouvelles technologies, nous devons examiner et optimiser toutes nos ressources. La force du Québec, c'est non seulement l'expérience, mais l'incroyable concentration du savoir en aéronautique», estime-t-il.