Lueur d'espoir pour les millions d'adolescents qui sont affligés par le fléau de l'acné : le développement d'un meilleur modèle animal de la forme humaine de la maladie devrait permettre de tester plus efficacement les traitements et les vaccins.

On doit cette percée à des chercheurs de l'Université de la Californie à San Diego, qui ont réussi à reproduire de très près l'acné humaine chez des souris.

Les chercheurs soupçonnent depuis longtemps que la bactérie P. acnes est responsable de l'acné, mais toutes les souches de cette bactérie ne sont pas identiques : certaines se retrouvent en grande quantité dans les lésions d'acné et d'autres pas du tout.

Le nouveau modèle murin permettra aux chercheurs de comparer les « bonnes » et les « mauvaises » souches de la bactérie d'une manière qui sera plus pertinente au traitement de la maladie chez l'humain, notamment en déterminant « pourquoi les souches associées à l'acné causent des lésions cutanées », a expliqué par voie de communiqué l'auteur de l'étude, le docteur George Y. Liu.

Le docteur Liu et son équipe ont préparé une forme synthétique du sébum humain, ce qui a fait toute la différence. La combinaison de ce sébum et des souches de P. acnes responsables de l'acné ont causé aux souris des lésions très similaires à l'acné humaine. La bactérie a survécu pendant plusieurs semaines en présence du sébum et les souches ont provoqué une inflammation de la peau.

« Quand vous ne comprenez pas une maladie, vous n'arrivez pas à avoir le meilleur modèle, a dit la docteure Lucie Germain, qui enseigne au département de chirurgie de la faculté de médecine de l'Université Laval. Ils avaient essayé toutes sortes de choses, et ils n'avaient pas réussi à avoir quelque chose qui reproduisait bien les symptômes. Il s'agissait d'y penser. »

Il était loin d'être évident de penser que les bactéries étaient dépendantes du sébum humain, ajoute-t-elle. La composition particulière du sébum de l'humain, qui est différente de celle de la souris, fait que le modèle fonctionne, « mais ils ne comprennent pas toutes les raisons pour lesquelles ça fonctionne », a expliqué la docteure Germain.

Cela étant dit, un nouveau traitement n'est pas pour demain.

« Ça ne va pas donner une solution tout de suite, mais ça permet de tester des médicaments et de voir que certains sont meilleurs que d'autres. Mais c'est quelque chose à long terme. Peut-être que dans cinq ans nous aurons un nouveau médicament qui sera beaucoup plus efficace », a-t-elle précisé.

L'équipe du docteur Liu compte maintenant étudier les particularités génétiques du P. acnes responsable de l'acné pour déterminer comment le sébum humain stimule sa prolifération.

Les conclusions de cette étude ont été publiées au début du mois de mars par le journal scientifique JCI Insight.