Y a-t-il une augmentation des cas de sclérose latérale amyotrophique et y a-t-il de nouveaux traitements ?
— Louise Desrosiers
Oui, il y a une augmentation des cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA). De nouveaux traitements ont été introduits depuis quelques années et d’autres s’en viennent.
« Il y a certainement plus de cas qu’avant », indique Angela Genge, qui dirige le programme de sclérose latérale amyotrophique au Neuro de l’Université McGill. « Il n’est pas clair si c’est parce que les gens vivent plus vieux qu’avant, parce qu’on a fait des progrès sur les diagnostics ou s’il s’agit d’autres facteurs. »
En Europe et en Amérique du Nord, la fréquence des cas de sclérose latérale amyotrophique est passée de 1,5 à 2 personnes sur 100 000 il y a 30 ans à presque 5 sur 100 000 actuellement, si on se fie aux données présentées dans les conférences, dit la Dre Genge. Il n’y a pas de données spécifiquement canadiennes.
La SLA détruit les cellules nerveuses motrices du corps, ce qui cause une atrophie des muscles.
La SLA n’est pas associée aux maux souvent à la source des maladies du XXIe siècle, comme l’obésité, le diabète ou l’hypertension. « Même avec le tabagisme, le risque de SLA n’augmente que modérément, dit la Dre Genge. Il y a par contre un lien avec les traumatismes crâniens, par exemple les accidents de voiture, le football ou une carrière militaire. Et il y a des théories sur des toxines pouvant déclencher la SLA, notamment par l’intermédiaire des algues bleues dans les lacs. »
Bonne nouvelle, deux médicaments peuvent depuis une dizaine d’années ralentir la progression de la maladie, et un autre a des effets encore plus bénéfiques pour une forme génétique de la SLA, selon la Dre Angela Genge.
« Pour cette forme génétique, l’espérance de vie est allongée, et dans certains cas, il y a une amélioration des symptômes. »
Ces trois médicaments sont offerts au Canada.
De multiples essais cliniques sur les formes génétiques et non génétiques de la SLA font espérer à la Dre Genge que d’ici la fin de sa carrière, elle verra la médecine vaincre la maladie. « Rien qu’au Neuro, nous participons à une quinzaine d’essais cliniques. Il y a 10 ans, on voyait un nouvel essai clinique de médicament par année, maintenant c’est beaucoup plus. »
Il y a aussi beaucoup de travaux sur la détection précoce de la SLA. « Il est important de commencer les traitements rapidement. Les premiers symptômes sont une impression de perdre de la force dans la main, ou la voix qui change. Certains ont des crampes. »
Il pourrait même être possible de détecter la SLA par le sang. « Le développement d’un biomarqueur sanguin est l’une des priorités de la recherche », dit la Dre Genge.
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- De 2 à 5 ans
- Espérance de vie pour 80 % des patients après un diagnostic de SLA
Source : SLA Québec