Des physiciens, reconnus pour leurs travaux sur le climat et les systèmes complexes. Deux chimistes, récompensés pour leurs avancées en industrie pharmaceutique. Deux chercheurs, salués pour avoir dévoilé les mécanismes grâce auxquels l’on perçoit notre environnement. Voici les lauréats des prix Nobel de sciences attribués depuis une semaine.

Physique

Syukuro Manabe, Klaus Hasselmann et Giorgio Parisi

  • Le physicien japonais Syukuro Manabe

    PHOTO KENA BETANCUR, AGENCE FRANCE-PRESSE

    Le physicien japonais Syukuro Manabe

  • Le chercheur allemand Klaus Hasselmann

    PHOTO DANIEL BOCKWOLDT, AGENCE FRANCE-PRESSE

    Le chercheur allemand Klaus Hasselmann

  • Le physicien italien Giorgio Parisi

    PHOTO MICHELE CALAMAIO, ASSOCIATED PRESS

    Le physicien italien Giorgio Parisi

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Dès les années 1960, le physicien japonais Syukuro Manabe a mis en lumière le lien entre les émissions de CO2 et l’augmentation de la température sur Terre. Dix ans plus tard, le chercheur allemand Klaus Hasselmann a montré que l’on pouvait faire des modèles climatiques fiables, malgré les aléas de la météo. Leurs travaux représentent des avancées majeures dans la compréhension de l’influence de l’humain sur le réchauffement climatique. Giorgio Parisi, quant à lui, a réalisé des travaux sur les systèmes complexes : ce théoricien italien a notamment démontré que de petites fluctuations au sein d’un système permettaient la coordination d’un grand nombre de particules dont le mouvement semblait de prime abord imprévisible. Il a entre autres étudié la dynamique des nuées d’étourneaux, capables de se coordonner malgré la trajectoire a priori imprévisible de chaque oiseau. Le professeur Patrick Charbonneau, né à Montréal, a collaboré aux travaux de recherche de Giorgio Parisi appliqués à la solidité du verre, a rapporté La Presse Canadienne.

Chimie

Benjamin List et David MacMillan

  • Le chimiste allemand Benjamin List

    PHOTO INA FASSBENDER, AGENCE FRANCE-PRESSE

    Le chimiste allemand Benjamin List

  • Le chimiste américano-britannique David MacMillan

    PHOTO JOHN MINCHILLO, ASSOCIATED PRESS

    Le chimiste américano-britannique David MacMillan

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Ces deux chimistes, allemand et américain, ont travaillé au début des années 2000 sur une méthode qui allait révolutionner l’industrie pharmaceutique : l’organocatalyse asymétrique. En chimie, un catalyseur agit sur une réaction en l’accélérant. L’organocatalyse utilise spécifiquement un catalyseur organique – donc respectueux de l’environnement –, par exemple dans la synthèse d’un médicament. Cette méthode est dite « asymétrique », car elle permet d’obtenir exactement la molécule souhaitée, plutôt que son miroir. Ce miroir serait constitué des mêmes atomes que la molécule recherchée, mais il n’aurait pas les mêmes propriétés chimiques, et n’agirait donc pas de la même manière sur le corps humain.

Physiologie et médecine

David Julius et Ardem Patapoutian

  • Le chercheur américain David Julius

    PHOTO NOAH BERGER, FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE CALIFORNIE À SAN FRANCISCO, REUTERS

    Le chercheur américain David Julius

  • Le chercheur américain d’origine libanaise, Ardem Patapoutian

    PHOTO DERRICK TUSKAN, ASSOCIATED PRESS

    Le chercheur américain d’origine libanaise, Ardem Patapoutian

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Ces chercheurs américains ont étudié comment le corps perçoit son environnement (sensations de chaleur, de fraîcheur, de caresse, de toucher…), et comment ces stimuli sont convertis en signaux électriques pour se propager jusqu’au cerveau. Ils ont travaillé en particulier sur les gènes responsables du fonctionnement des canaux ioniques, situés à la surface des cellules. Ces canaux jouent un rôle dans la propagation de l’influx nerveux, en s’ouvrant et en se refermant pour laisser circuler certains ions. David Julius a travaillé en particulier sur la capsaïcine, composant actif du piment, et découvert un canal ionique responsable de la sensation de brûlure, qui s’ouvre sous l’action d’une chaleur intense. Ardem Patapoutian a quant à lui montré que certains canaux s’ouvraient sous l’effet d’une action mécanique, au contact d’un matériau, par exemple.

Une seule lauréate en 2021

PHOTO AARON FAVILA, ASSOCIATED PRESS

Maria Ressa, lauréat du Nobel de la paix

À noter : avec 58 femmes récipiendaires du prix Nobel depuis sa création en 1901, dont 29 récompensées depuis 2001, le palmarès des prix Nobel (qui comprend le prix en science de l’économie remis en l’honneur d’Alfred Nobel par la Banque de Suède) ne compte que 6 % de lauréates. Une seule femme, Maria Ressa, a reçu un prix Nobel en 2021, celui de la paix, conjointement avec Dmitry Muratov, pour leur combat pour la liberté d’expression dans des pays où les journalistes ont été victimes d’attaques persistantes, de harcèlement et même de meurtres. Il est « triste » qu’une seule femme ait remporté un prix Nobel cette année et aucune en sciences, a déclaré à l’AFP lundi Göran Hansson, secrétaire général de l’Académie suédoise des Sciences. Les comités chargés de décerner les prix refusent d’introduire des quotas selon les genres, a-t-il indiqué.

Les prix Nobel en chiffres

  • 975 : Nombre de prix décernés de 1901 à 2021
  • 888 : Nombre de prix décernés à des hommes
  • 28 : Nombre de prix décernés à des organisations
  • 59 : Nombre de prix décernés à des femmes
  • 1 : Nombre de femmes à avoir reçu deux fois un prix Nobel : Marie Curie
  • 13 : Nombre de prix décernés en 2021

Source : Prix Nobel