(New York) L’antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades de COVID-19, maladie causée par le nouveau coronavirus, selon les résultats d’un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine et publiés prématurément, a rapporté jeudi le Financial Times.

Un résumé des résultats de l’essai clinique a été publié, avant d’être retiré, sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’après le quotidien britannique.

De nombreux essais sont en cours sur le remdesivir, ainsi que sur d’autres médicaments, mais la nouvelle de l’échec de cet essai est un coup dur pour la communauté scientifique, qui fondait beaucoup d’espoir sur cet antiviral en attendant un vaccin contre la COVID-19, pas avant l’an prochain.

Ces résultats décevants interviennent également au moment où de nombreux pays planchent sur leurs scénarios de déconfinement, ce qui ne serait pas de nature à rassurer les populations.

L’essai chinois a montré que « le remdesivir […] n’améliore pas l’état des malades et ne réduit pas la présence de l’agent pathogène dans le système sanguin », affirme le FT, citant le document publié sur le site de l’OMS.

L’OMS a indiqué au site spécialisé Stat que l’étude avait été publiée par erreur sur le site avant d’avoir été évaluée par un comité de lecture.

237 malades ont participé à l’étude, réalisée selon la méthode la plus rigoureuse, un essai dit « randomisé », avec un groupe de patients traités (158) et un groupe témoin (79 malades traités selon les standards de soins, mais sans le médicament dont on cherche à connaître l’efficacité).

Les chercheurs sont en outre parvenus à la conclusion que le traitement de Gilead Sciences pouvait avoir des effets secondaires « importants », de sorte qu’ils ont interrompu assez vite le traitement pour 18 malades.

Outre la Chine, le remdesivir est également dans la phase des essais cliniques aux États-Unis et en Europe dans le grand essai Discovery. Les résultats sont attendus prochainement.

Contactés par l’AFP, ni Gilead Sciences ni l’OMS n’ont répondu dans l’immédiat.