Des chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert une molécule qui favorise la pénétration du système nerveux central par des molécules du système immunitaire, chez les patients atteints de sclérose en plaques. Ils ont aussi mis au point un traitement pour ce mécanisme de la maladie, qui semble prometteur chez la souris.

« Nos résultats montrent que restreindre l’accès au système nerveux central en ciblant les molécules d’adhésion cellulaire ALCAM sur des lymphocytes B pathogéniques représente une stratégie prometteuse pour le développement de traitements ciblant les lymphocytes B pour la sclérose en plaques », écrivent dans la revue Science Translational Medicine les chercheurs montréalais, qui ont travaillé avec des collègues de Toronto et de Philadelphie. L’étude a été publiée mercredi.

Bloquer avec un anticorps l’action de la molécule ALCAM permet de diminuer la pénétration des lymphocytes B dans le système nerveux central. Les chercheurs ont mis sur le site de presse de Science Translational Medicine des photos et des vidéos montrant les tiges de la moelle épinière des souris utilisées pour l’étude, et l’activité des lymphocytes B pathogéniques (des petits points rouges ou mauve). Avec le traitement, il y avait moins de lymphocytes B pathogéniques.

Des traitements actuels qui ciblent les lymphocytes B chez les patients atteints de sclérose en plaques montrent l’importance de ces soldats du système immunitaire pour cette maladie, relèvent les chercheurs. Mais c’est la première fois qu’une molécule spécifique des lymphocytes B est identifiée comme essentielle pour qu’ils pénètrent le système nerveux central.

Les chercheurs ont aussi découvert une forte présence de molécules ALCAM dans le sang et les lésions au cerveau de patients humains.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune, ce qui signifie que le système immunitaire attaque le corps, dans ce cas le système nerveux central. Cette maladie neurodégénérative touche un Canadien sur 385, selon la Société canadienne de la sclérose en plaques, et est trois fois plus fréquente chez les femmes. La majorité des patients ont un diagnostic dans la fleur de l’âge, entre 20 et 50 ans. L’espérance de vie est d’entre 70 et 80 ans.