Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

Le feu de Néandertal

De 40 000 à 60 000 ans : c’est l’âge de l’occupation néandertalienne de la caverne de Lusakert, en Arménie, où ont été retrouvées des preuves que l’homme de Néandertal était capable d’allumer un feu. Jusqu’à maintenant, on pensait que seul Homo sapiens, l’homme moderne, en était capable, et que les Néandertaliens entretenaient dans leurs habitations une flamme tirée d’un incendie naturel, par exemple allumé par la foudre. Les chercheurs de l’Université du Connecticut, qui publiaient leurs résultats fin octobre dans la revue Scientific Reports, ont analysé différents types d’hydrocarbures polycycliques aromatiques, molécules produites par la combustion du bois, dont certaines sont associées aux feux naturels.

Quiz science

Q. Comment a-t-on confirmé l’itinéraire final d’Ötzi avant sa mort il y a 5300 ans ?

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Ötzi, l’homme découvert en 2011 dans les Alpes italiennes

R. Du pollen retrouvé sur son corps momifié a donné des indices l’an dernier, qui ont été confirmés la semaine dernière par des fragments de mousse analysés par des chercheurs écossais. Dans PLOS One, ils décrivent 75 espèces différentes de mousses retrouvées sur Ötzi, découvert en 1991 dans les Alpes italiennes (Sud-Tyrol). À peine 30 % de ces 75 espèces sont locales, les autres proviennent de la vallée de Schnals, au sud.

Nouvelle explication de la fin des mammouths

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE CAROLINE DU SUD

Fouilles sur un impact d’astéroïdes il y a 12 800 ans près d’Elgin,
 en Caroline du Sud

Des géologues de l’Université de Caroline du Sud ont apporté une nouvelle preuve que les grands herbivores comme les mammouths sont disparus à cause d’un refroidissement planétaire dû à un impact d’astéroïde ou de comète. Depuis une douzaine d’années, cette thèse controversée rallie de nouveaux appuis au fil des publications de preuves d’un tel impact aux quatre coins du monde. Ces nouvelles données, publiées fin octobre dans la revue Scientific Reports, ont été glanées au fond d’un lac voisin de la ville d’Elgin, au centre de la Caroline du Sud. Une trentaine d’espèces de grands herbivores ainsi que la culture humaine Clovis en Amérique du Nord sont soudainement disparus voilà 12 800 ans.

L’heure sur la peau

IMAGE ADAPTÉE D’ANALYTICAL CHEMISTRY 2019

La montre flexible mise au point par les ingénieurs de l’Université de Nankin

Des ingénieurs chinois ont mis au point une version sécuritaire d’un écran mince et flexible qui peut être collé sur la peau. Ces « écrans électroluminescents à courant alternatif » (ACEL en anglais) avaient jusqu’à maintenant besoin d’un voltage trop grand pour être utilisé sur la peau. Pour démontrer leur concept, les chercheurs de l’Université de Nankin décrivent fin octobre dans les ACL Materials Letters une montre carrée avec quatre chiffres assez brillants pour être lus avec de l’éclairage intérieur, mais pas assez pour être visibles en plein soleil.

Les secrets du mordançage

IMAGE ADAPTÉE D’ANALYTICAL CHEMISTRY 2019

Exemple de mordançage

Des chimistes de l’Université George Mason en Virginie viennent d’élucider un processus photographique oublié. Mis au point au XIXe siècle, le « mordançage » créait un voile sur les objets et personnes dans les photos. Il avait été réutilisé dans les années 1960 par un artiste français, Jean-Pierre Sudre. Dans la revue Analytical Chemistry à la fin octobre, les chercheurs américains expliquent que le papier photographique est tout d’abord amolli par du peroxyde d’hydrogène et de l’acide acétique, permettant à du chlorure de cuivre d’oxyder l’argent métallique donnant leur ton aux portions sombres de la photo. Les couches de surface du papier photo se détachent légèrement, formant l’effet de voile.