Après les États-Unis, c’est au tour du Canada de renforcer les mesures de protection contre la grippe aviaire. Alors que des cas ont été déclarés dans des troupeaux américains, le lait canadien sera soumis à des tests de dépistage plus rigoureux.

C’est ce qu’a affirmé le gouvernement du Canada dans un communiqué de presse, vendredi, en annonçant des mesures de protection supplémentaires pour prévenir la propagation de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont des particules ont été détectées dans des produits laitiers aux États-Unis en avril.

Bien que des cas de grippe aviaire aient été signalés chez des bovins laitiers aux États-Unis, le virus H5N1 qui les cause « ne constitue pas une préoccupation en matière de salubrité des aliments », précise le communiqué.

En plus de tester le lait destiné à la vente au détail, le Canada élargira le dépistage chez les bovins pour inclure des tests volontaires « chez ceux qui ne présentent pas de symptômes cliniques de l’IAHP ». Les vaches laitières en lactation importées des États-Unis devront obtenir un résultat négatif au test de dépistage de l’IAHP, selon le communiqué.

Plus de prudence

Depuis la découverte des cas de grippe aviaire dans des troupeaux aux États-Unis, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a également renforcé les exigences relatives à l’importation de bovins laitiers américains le 29 avril 2024, selon le communiqué du gouvernement du Canada.

« Nous comprenons que la salubrité du lait et des produits laitiers pourrait inquiéter la population canadienne », peut-on lire dans le communiqué du gouvernement du Canada. Or, l’ACIA, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et Santé Canada assurent que les produits laitiers vendus sur le marché sont bel et bien salubres.

Le lait des vaches laitières canadiennes « doit être pasteurisé avant d’être vendu », une mesure efficace pour inactiver le virus, assure le gouvernement du Canada, citant une récente étude de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Des cas détectés

Ces nouvelles mesures arrivent alors que des cas de grippe aviaire apparaissent chez les vaches américaines. Depuis la fin de mars, 36 troupeaux de bovins dans neuf États et une personne au Texas ont été déclarés positifs au virus H5N1.

La chaîne alimentaire commerciale américaine n’est cependant pas touchée, ont assuré des représentants de la FDA, des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), dans une conférence de presse, mercredi. De nombreux produits laitiers comme le lait, le fromage cottage et la formule pour bébés sont désormais sous la loupe de la santé publique américaine.

Les résultats de l’USDA publiés cette semaine montrent qu’une grande proportion des vaches américaines sont porteuses du virus responsable de l’IAHP, mais n’ont pas de symptômes, selon Richard Webby, spécialiste de la grippe aviaire de l’hôpital St. Jude, au Tennessee.

Or, ces cas ne posent pas de risques pour les consommateurs. « La pasteurisation élimine des virus beaucoup plus résistants que le H5N1 », souligne Geneviève Toupin, vétérinaire à l’ACIA.

Avec la collaboration de Mathieu Perreault, La Presse, et USA Today