Estimant que la situation dans les salles d’urgence du Québec « est à un stade de détérioration particulièrement inquiétant », les partis de l’opposition demandent d’une même voix que la Commission de la santé et des services sociaux lance un mandat d’initiative sur la question.

« On ne peut pas rester les bras croisés et compter les morts », affirme le député de Rosemont, Vincent Marissal.

Estimant que la situation s’est « détériorée depuis un an » dans les urgences, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, s’inquiète de voir que « des gens décèdent sur place avant même […] d’avoir reçu les soins adéquats ». Du côté du Parti libéral, on indique « ne pas pouvoir tolérer la situation actuelle dans nos urgences ».

Cette demande survient au lendemain de la publication dans La Presse d’un article qui relatait le décès par embolie pulmonaire d’une dame de 66 ans, Micheline Bouchard, aux urgences du Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières. Selon la famille de la défunte, Mme Bouchard a séjourné 22 heures aux urgences et n’avait pas reçu de traitement quand elle s’est effondrée en fin de journée, le 17 août dernier.

« La multiplication des cas comme celui-ci nous oblige à porter notre attention sur l’état de nos urgences pour éviter une détérioration encore plus grave », écrit M. Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, dans une lettre adressée au président de la Commission de la santé et des services sociaux, Luc Provençal.

Dans cette missive, M. Marissal rappelle que le Regroupement des chefs d’urgence du Québec qualifiait la semaine dernière « la situation comme étant “hors de contrôle” » dans les urgences. « Ainsi, il nous apparaît qu’il est de notre responsabilité en tant qu’élu-es de se pencher de manière approfondie sur la situation et pour trouver des solutions structurantes à court et moyen terme », est-il écrit.

Mardi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a tenu une conférence de presse où il affirmait que les urgences étaient très sollicitées en ce moment. Il invitait les citoyens à éviter de s’y rendre si possible.

Les commissions parlementaires peuvent lancer des mandats d’initiative sur certains sujets. Un peu plus tôt cette année, un tel mandat avait été lancé sur les violences lors d’initiations dans le milieu du hockey junior. « Ce que nous voulons cette fois, c’est une radiographie réelle des urgences. On veut s’assurer qu’il y a un suivi sur ce sujet », dit M. Marissal.