Reconnaissant que la pénurie de main-d’œuvre au Nunavik est « criante », le gouvernement augmente de plus de 21 % les primes d’attraction et de rétention pour attirer plus d’infirmières dans la région.

Pour les régions les plus éloignées, ce montant passe de 20 447 $ à 24 829 $ et sera indexé dans les années à venir. Québec augmente aussi le nombre de sorties accordées au personnel œuvrant au Nunavik. Ces sorties permettent aux infirmières qui n’habitent pas au Nunavik de quitter le village où elles travaillent pour aller voir leur famille, souvent établie au Sud. Chaque candidate ayant effectué 26 semaines de travail pourra dorénavant bénéficier de 6 sorties par année, contre 4 auparavant. « Il s’agit d’un aménagement qui permettra aux professionnelles de la santé de faire de plus courtes périodes de travail. C’est un geste supplémentaire significatif pour rendre plus attrayantes les conditions de travail dans la région », indique le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, dans un communiqué.

Québec annonce également un accès plus facile au « congé nordique », qui permet à une infirmière de quitter temporairement son poste pour travailler au Nunavik. Dans un communiqué, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) indique que ces congés seront « maintenant octroyés de manière quasi automatique ». Les employeurs des établissements de santé au sud « ne pourront plus, comme c’est le cas actuellement, les refuser pour aucune raison valable », est-il indiqué.

Une situation qui perdure

La pénurie de personnel au Nunavik est criante depuis des mois. L’été dernier, La Presse révélait que les autorités de santé de la région avaient appelé l’armée en renfort.

En janvier, La Presse publiait également une enquête mettant en lumière l’accès difficile aux soins dans la région.

La semaine dernière, le président du Collège des médecins, le DMauril Gaudreault, livrait un vibrant plaidoyer pour « la fin du statu quo » au Nunavik. Le DGaudreault était de retour d’une tournée dans la région.

« Ça fait des mois que la situation est critique tant à la baie d’Hudson que dans la baie d’Ungava. Les professionnelles en soins y travaillant ont multiplié les dénonciations devant le manque de professionnelles en soins. Elles sont surchargées, épuisées et n’étaient plus en mesure d’offrir des soins de qualité et sécuritaires […] Leurs conditions de travail seront bonifiées, et ce, dès maintenant. C’est une bonne nouvelle pour les professionnelles en soins, mais également pour les gens qui habitent dans ces communautés », indique la FIQ, Julie Bouchard.

Par ailleurs, des scénarios sont actuellement en analyse à Québec afin de construire un nouvel hôpital au Nunavik. « Celui-ci permettra, à terme, le déploiement de différents services spécialisés directement dans la région, évitant ainsi le transfert de nombreux patients à Montréal », peut-on lire dans le communiqué du cabinet du ministre de la Santé.