(Montréal) Un groupe de citoyens et d’élus s’est rendu à l’Assemblée nationale, mardi, pour défendre l’Hôpital de Lachine et exiger la sauvegarde des services de proximité qu’il procure aux résidants de l’ouest de l’île de Montréal.

Accompagnée des députés libéraux André Fortin et Enrico Ciccone, la délégation s’est adressée aux médias de la Tribune de la presse. La mairesse de l’arrondissement de Lachine, Maja Vodanovic, a notamment interpellé directement le ministre de la Santé, Christian Dubé, en lui rappelant sa volonté d’offrir « des soins plus humains, plus performants et plus près des gens ».

Elle a mentionné que le 23 mars dernier, les 12 maires de l’ouest de l’île ont cosigné une lettre adressée au ministre afin de lui demander de poursuivre les travaux de modernisation en cours à l’hôpital.

Mme Vodanovic a soutenu que « les plans de l’hôpital conçus et réfléchis en concertation depuis plus de dix ans […] incarnent le genre de services performants et proches des gens recherché par le ministère de la Santé ».

« Nous avons espoir que le ministre de la Santé prendra une bonne décision, car il n’y en a qu’une seule. C’est celle d’un hôpital communautaire, près des gens, avec une urgence et des soins intensifs, qui répondent aux nobles intentions de son plan de santé », a-t-elle renchéri.

Les citoyens craignent que la direction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ferme définitivement le service d’urgence et l’unité de soins intensifs de l’Hôpital de Lachine. Actuellement, l’urgence est déjà fermée la nuit et n’accueille que les patients qui s’y rendent par leurs propres moyens entre 8 h et 22 h.

Dans une réponse transmise par courriel, le CUSM mentionne avoir tenu de nombreuses réunions avec divers intervenants et avoir procédé à « une analyse minutieuse » des activités cliniques de l’Hôpital de Lachine. On prévoit rendre une décision d’ici la fin du mois d’avril au sujet de l’avenir de l’établissement.

« Comme toujours, nous avons à cœur les intérêts de nos patients, de nos employés et de la population de Lachine, et nous sommes convaincus que la meilleure solution sera trouvée pour assurer un avenir prospère à l’hôpital », ajoute-t-on.

Pour justifier la sortie publique organisée depuis Québec, le député Enrico Ciccone a déclaré qu’il n’y avait rien de plus fort qu’un mouvement citoyen pour mettre de la pression sur le gouvernement.

Le député de Marquette a demandé une rencontre avec le CUSM et le ministre Dubé en les invitant à écouter la population.

Son collègue André Fortin, porte-parole en matière de santé, a ajouté qu’il trouvait inconcevable qu’on se lance dans une opération de fermer des urgences au Québec alors que celles-ci débordent de patients.

« Il faut que les bottines suivent les babines », a-t-il raillé en parlant des promesses de décentralisation du ministre Dubé.

Aux yeux du député libéral, l’enjeu des services à Lachine est l’occasion idéale pour le ministre de démontrer sa réelle vision décentralisatrice en étant à l’écoute des besoins exprimés par la communauté.

Lors de la période de questions, Christian Dubé a soutenu que « la gestion de proximité, c’est de laisser nos gestionnaires faire le travail qu’ils ont à faire » pour trouver une solution « et respecter l’essentiel du rôle de l’Hôpital de Lachine comme un hôpital communautaire ».

Il a dit faire entièrement confiance au personnel de direction en place et a insisté sur le fait que le réseau est aux prises avec un manque de main-d’œuvre médicale.

La direction du CUSM parle d’un manque de professionnels de la santé pour expliquer son incapacité à maintenir l’urgence ouverte 24 heures par jour.

Une pétition mise en ligne en appui à la sauvegarde de l’hôpital et de sa mission avait récolté plus de 3000 signatures mardi. Le député libéral Enrico Ciccone a également déposé à l’Assemblée nationale une pétition rassemblant 4570 signatures en soutien à l’établissement.

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