La présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) demande à la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, de répertorier le nombre d’infirmières sous contrat privé à travers le pays qui font le même travail que leurs homologues des réseaux publics tout en étant bien mieux payées.

La cheffe syndicale Linda Silas propose aussi à Mme Hogan de mener l’examen avec des vérificateurs de chaque province afin de connaître les taux de rémunération moyens des infirmières d’agence dans chaque juridiction. Elle signale que les infirmières contractuelles sont finalement payées avec des fonds publics, même si elles travaillent pour des agences privées.

Dans sa lettre transmise à Karen Hogan, Linda Silas, qui préside la FCSII depuis 19 ans, écrit que la hausse astronomique du recours aux infirmières employées par des agences privées au cours des dernières années, met en danger la durabilité du système public de santé. Il y a actuellement plusieurs milliers de postes vacants alors que les provinces et territoires peinent à établir des stratégies de rétention et de recrutement appropriées.

Yan Michaud, porte-parole de la vérificatrice générale, a déclaré que la lettre de Linda Silas avait été reçue jeudi, mais qu’il était trop tôt pour y répondre.

La fédération entend aussi demander aux infirmières de répondre à un sondage sur les raisons pour lesquelles elles travaillent pour des agences ou envisageraient de le faire. Outre le salaire, les avantages peuvent inclure des horaires flexibles et une plus grande mobilité, alors que les inconvénients peuvent être un manque d’avantages sociaux ou de sécurité d’emploi.

Aman Grewal, présidente d’un syndicat d’infirmières de la Colombie-Britannique, affirme que de nombreuses infirmières soignantes accueillent favorablement les homologues des agences qui peuvent alléger les lourdes charges de travail, même si l’écart de rémunération peut être une source de division.

Elle ajoute que les syndiquées peuvent recevoir un salaire nettement plus élevé en tant qu’entrepreneurs privés qu’en tant qu’infirmières, parfois 25 $ de plus de l’heure, et que les personnes formées en soins d’urgence peuvent aussi préférer l’autonomie offerte dans les communautés éloignées.

Aman Grewal affirme que la conciliation travail-famille est l’une des principales raisons pour lesquelles les infirmières quittent leur emploi pour un travail contractuel.