L’Hôpital de Montréal pour enfants accueillera très bientôt des petits patients ukrainiens qui ont fui la guerre et qui souffrent d’un cancer.

La Fondation de l’hôpital a lancé une collecte de fonds, mercredi, afin de venir en aide à ces enfants malades et à leur famille. L’argent amassé servira à couvrir leur hébergement, des repas, des médicaments, du soutien psychologique et des services d’interprétariat et de traduction.

C’est le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté qui a approché différents hôpitaux pédiatriques du pays, dont l’Hôpital de Montréal pour enfants, afin qu’ils prennent en charge de jeunes Ukrainiens ayant besoin de soins. L’établissement montréalais ignore encore combien de patients viendront au Québec, mais ceux-ci arriveront bientôt, confirme le Centre universitaire de santé McGill.

« Ces enfants et ces familles vont arriver à Montréal avec bien peu de choses », se désole Renée Vézina, présidente de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Certaines familles arriveront d’ailleurs en « état de choc », ajoute-t-elle.

Avoir un enfant atteint du cancer, c’est épouvantable. Mais avoir à cesser les traitements brusquement [à cause de la guerre], déménager dans un nouveau pays et tenter de comprendre la langue, c’est inimaginable.

Renée Vézina, présidente de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants

De l’aide psychologique sera mise à la disposition de tous les enfants et des membres de leur famille.

La Fondation espère amasser 100 000 $, mais selon le nombre d’enfants malades qui devront être soignés, l’objectif pourrait être revu à la hausse. L’ancien joueur vedette du Canadien de Montréal P.K. Subban a aussi annoncé sur les réseaux sociaux qu’il égalerait chaque don jusqu’à concurrence de 100 000 $.

« Les enfants vont être traités à l’hôpital, mais l’argent amassé dans le cadre de la levée de fonds va surtout servir à leur entourage. Parce que ces enfants, ils vont arriver avec un parent, peut-être deux, ainsi que leurs frères et leurs sœurs », précise Mme Vézina.

Des patients immunosupprimés

L’accueil d’enfants atteints de cancer pose un défi, car ce sont des patients immunosupprimés. Leur système immunitaire est très affaibli par les traitements de chimiothérapie.

C’est aux services sociaux de l’hôpital qu’incombera la tâche de trouver des logements à ces familles ukrainiennes. Un donateur de la Fondation ­ – un promoteur immobilier anonyme – a d’ailleurs offert quelques logements afin d’héberger les réfugiés.

Les enfants malades dont l’état ne requiert pas une hospitalisation à temps plein ne pourront pas utiliser les transports en commun pour aller se faire traiter, car cela mettrait leur santé à risque. L’argent amassé dans le cadre de la campagne de financement servira aussi à payer le transport entre leur logement et l’hôpital.

Ces premiers patients seront traités au département d’oncologie, mais l’Hôpital a quand même été informé que d’autres enfants souffrant de d'autres maladies pourraient avoir besoin de soins à Montréal.

Tout le monde se demande ce qu’on peut faire à part envoyer des vêtements en Ukraine ? Là, on a l’opportunité de faire quelque chose. C’est concret. Les enfants malades s’en viennent ici, à Montréal, et on va pouvoir les loger, les aider. Si la communauté montréalaise embarque dans ce projet, ça va être fantastique.

Renée Vézina, présidente de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants

« Nous serons prêts »

Le CHU Sainte-Justine s’est aussi dit prêt à accueillir des enfants réfugiés si le gouvernement du Canada le lui demande. « À leur arrivée, nous serons prêts à les soigner, les soutenir et les accompagner dans cette situation difficile », a expliqué Lucie Dufresne, adjointe à la directrice des communications de l’établissement.

Le CHU de Québec-Université Laval n’a pas encore reçu la confirmation, lui non plus, qu’il accueillerait des malades en provenance de l’Ukraine. « Les détails concernant la situation actuelle sont actuellement en discussion du côté des ministères », explique Marilou Couture, conseillère aux communications du Centre mère-enfant Soleil.

Immigration Canada n’a pas dévoilé le nombre d’enfants qui seront soignés dans les hôpitaux pédiatriques du pays « en raison de la Loi sur la protection des renseignements personnels ». En Europe, 10 000 lits d’hôpital ont été réservés aux patients ukrainiens, enfants et adultes.