(Montréal) La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, a été réélue pour un autre mandat de quatre ans à la tête de la grande organisation syndicale infirmière.

Son opposante au poste de présidente, Denyse Joseph, qui était vice-présidente de la fédération, a donc été battue. La FIQ n’a pas voulu dévoiler le pourcentage d’appui de chacune..

« C’est un vote de confiance important qui m’a été donné. Je le prends avec énormément d’humilité », a affirmé Mme Bédard en entrevue avec La Presse Canadienne, après la proclamation de sa réélection.

La Fédération interprofessionnelle de la santé représente la grande majorité des infirmières au Québec. Elle a 76 000 membres : des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et autres professionnelles en soins.

Priorités : convention collective et ratios

Mme Bédard se donne deux priorités : achever la négociation pour le renouvellement de la convention collective et continuer la lutte pour obtenir de meilleurs ratios infirmière-patients.

La FIQ a déjà conclu une entente de principe avec Québec portant sur les conditions de travail de ses membres, mais elle n’inclut pas les salaires et les disparités régionales — des questions qui sont normalement négociées à la table centrale par le front commun intersyndical ou une centrale syndicale.

Le 25 mai, voyant qu’elle n’avait toujours pas conclu d’entente sur les salaires, après plus d’un an, la FIQ avait annoncé qu’elle allait solliciter des mandats de grève auprès de ses membres.

Or, le 29 mai, la FTQ, une centrale syndicale, a conclu une entente globale avec Québec, qui inclut les augmentations de salaire. Cette entente de principe prévoit 2 % d’augmentation pendant trois ans.

« Chercher du rehaussement salarial »

Malgré tout, Mme Bédard refuse de se résigner et de tenir pour acquis que ses membres toucheront ces augmentations salariales de 2 % pendant trois ans.

Elle fait valoir qu’il y a « d’autres moyens d’aller chercher du rehaussement salarial », notamment en intervenant au niveau des échelles de salaire ou dans les rangements des emplois (qui servent à l’équité salariale).

Pour étayer sa thèse, elle rappelle que le premier ministre François Legault avait énoncé trois corps d’emploi prioritaires : les enseignants, les préposés aux bénéficiaires et les infirmières.

Et Mme Bédard estime que la marchandise n’a pas encore été livrée avec des « offres différenciées » pour les infirmières, contrairement aux deux autres titres d’emploi.

Maintenant que le congrès de la FIQ a pris fin, « on retourne à la table demain », pour négocier, prévient la dirigeante syndicale. Et elle s’attend à « une intensification des négociations dans les prochains jours ».

C’est à la suite de ces négociations que la FIQ verra ce qu’il adviendra de la consultation de ses membres sur un mandat de grève.