(Montréal) Les grèves commenceront lundi dans le secteur de la santé et des services sociaux, à moins de progrès de dernière minute dans les négociations entre Québec et l’APTS.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, qui représente 60 000 membres dans les établissements de santé et les centres jeunesse, tiendra ses premières journées de débrayage lundi et mardi dans l’ensemble du Québec.

Jusqu’ici, les grèves dans les secteurs public et parapublic n’avaient touché que l’éducation.

L’APTS représente des travailleuses sociales, des techniciens en imagerie médicale, des psychologues, des techniciens en laboratoire et autres.

Comme il s’agit d’une grève dans la santé, les services essentiels devront être maintenus. La proportion varie de 50 % à 100 % selon l’unité de soins.

En litige

Encore plusieurs points sont en litige, a rapporté en entrevue vendredi Robert Comeau, premier vice-président de l’APTS.

La priorité du gouvernement Legault envers les intervenants des centres jeunesse ne paraît « absolument pas », soutient M. Comeau. L’APTS croyait qu’avec le rapport de la Commission Laurent, davantage d’efforts seraient déployés pour retenir les intervenants en poste, mais il affirme que ce n’est pas le cas.

Le gouvernement veut créer 500 postes, mais, selon M. Comeau, il aura peine à pourvoir ces postes, vu les conditions de travail. « Comment le gouvernement va recruter ? C’est là le nœud du problème. »

L’APTS revendique de meilleures primes pour les intervenants en centres jeunesse. À l’heure actuelle, la prime de 4 % qui est proposée inclut 1,5 % de prime non récurrente. Elle en demande aussi pour des membres qui travaillent dans les centres de réadaptation en déficience intellectuelle.

L’organisation syndicale revendique également des congés mobiles.

L’APTS demande aussi l’accès aux primes COVID pour les technologistes médicaux en laboratoire et en imagerie médicale.

Elle veut aussi améliorer la rémunération des psychologues, puisqu’il existe un important écart entre ceux qui travaillent dans le public et le privé.

Grève et espoir

La grève sera donc déclenchée lundi, à moins de progrès dans ces négociations. Les pourparlers avec Québec se poursuivent vendredi et en fin de semaine.

« J’ai espoir qu’il y aura ouverture de la partie patronale. On est exactement sur les mêmes enjeux : centres jeunesse, santé mentale au Québec, reconnaissance envers les techniciens et professionnels qui ont contribué, avec la prime COVID. Je suis confiant qu’on puisse arriver à débloquer ou à progresser significativement dans cette négociation-là, dans les prochains jours », a conclu M. Comeau.

Pour ce qui est de la question salariale, l’entente globale intervenue entre le gouvernement du Québec et la FTQ, samedi dernier, pave la voie pour les autres organisations. L’entente de principe prévoit 2 % d’augmentation salariale pour 2020-2021, 2 % en 2021-2022 et 2 % en 2022-2023.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic, qui concernent 550 000 employés de l’État, sont échues depuis mars 2020.