(Montréal) Les premières grèves dans le secteur de la santé et des services sociaux auront lieu les 7 et 8 juin, à moins qu’une entente intervienne d’ici là entre Québec et l’APTS.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représente 60 000 travailleurs dans les établissements de santé et les centres jeunesse.

L’APTS planifie en fait quatre journées de grève : les 7 et 8 juin, de même que les 21 et 22 juin.

Ses membres sont des techniciens en laboratoire, en radiologie, des travailleuses sociales, des nutritionnistes, des psychologues et autres.

Jusqu’ici, dans le cadre de la négociation du secteur public, les débrayages n’avaient touché que le secteur de l’éducation, qu’il s’agisse du collégial ou du primaire et du secondaire. L’APTS est la première organisation syndicale à lancer le bal dans la santé.

Services essentiels

Dans le secteur de la santé, tout débrayage doit se faire en assurant les services essentiels. Les listes de services essentiels ont été soumises au Tribunal administratif du travail, qui les a approuvées, a précisé en entrevue avec La Presse Canadienne jeudi Benoit Audet, vice-président de l’APTS.

Par exemple, tout ce qui est lié à la COVID-19, comme l’analyse des tests COVID, ne sera pas touché par le débrayage. Le niveau de services maintenus variera de 50 % à 100 %.

Après la déclaration du premier ministre François Legault, le 2 mai, selon laquelle il se donnait « deux à trois semaines » pour régler avec les syndicats du secteur public, ceux-ci espéraient recevoir « des offres plus substantielles », mais ça n’a pas été le cas, déplore M. Audet. Et ces trois semaines seront écoulées dimanche prochain.

« Le niveau de grogne est très fort chez nos membres », a rapporté M. Audet.

Il affirme que même pour les travailleuses en centres jeunesse, censées être devenues une priorité avec le rapport de la Commission Laurent, les offres sont insuffisantes. Il évoque l’offre de primes particulières de 1,5 % et 2 %, parfois récurrentes, parfois pas.

« On vivote encore au niveau de la table ; il n’y a rien de concret. Si on veut régler, on fait une offre plus substantielle et ce n’est clairement pas ce qui s’est passé », a critiqué M. Audet.

Pour les questions salariales, l’APTS négocie en alliance avec la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé).

Là aussi, les offres gouvernementales sont de 1,75 %, puis 1,75 % et 1,5 %, avec deux montants forfaitaires. S’y ajoute une majoration possible de 1 % si l’inflation dépasse 5 % et si la croissance prévue par le gouvernement est au rendez-vous. Le gouvernement affirme offrir ainsi 8 %.