(Ottawa) Des experts préviennent que la promesse des libéraux d’adopter des normes nationales pour les soins de longue durée devra probablement s’accompagner de financement supplémentaire.

Dans le discours du Trône de 2020, le gouvernement de Justin Trudeau a promis de travailler avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales en matière de soins de longue durée – un processus amorcé en mars par l’Organisation de normes en santé et l’Association canadienne de normalisation.

Le gouvernement libéral admet que les soins de longue durée sont de compétence provinciale et territoriale, mais il promet de faire « tout en son pouvoir pour soutenir les personnes âgées, en collaboration avec les provinces et les territoires ». Cette annonce a fait bondir le premier ministre du Québec, François Legault.

De fait, l’Organisation de normes en santé dispose déjà de normes nationales pour les soins de longue durée. Elles sont utilisées comme critères d’agrément pour environ 58 % de tous les foyers au Canada, selon le docteur Samir Sinha, président de l’un des comités techniques qui s’occupent actuellement de réévaluer ces normes.

L’étape suivante, après la publication des nouvelles normes, relèvera du gouvernement.

Les libéraux ont promis de légiférer sur « des soins de qualité garantis », en vertu de ce qu’ils ont appelé la Loi sur la sécurité des soins de longue durée. À cette fin, ils ont promis une enveloppe de 9 milliards sur cinq ans – mais le docteur Sinha estime que cette somme serait insuffisante.

Un rapport d’août 2021 du Directeur parlementaire du budget suggérait de fait qu’il faudrait 8,5 milliards supplémentaires, mais chaque année, pour répondre à la demande actuelle de soins de longue durée et améliorer les salaires et les avantages sociaux des travailleurs. Il faudrait ensuite investir annuellement 4,1 % de plus, afin de suivre la courbe du vieillissement de la population.