Vu la « mobilisation extraordinaire » du personnel infirmier, les urgences de l’hôpital de Baie-Saint-Paul pourront finalement demeurer ouvertes au maximum de leurs capacités pendant l’été, a annoncé mardi le CIUSSS de la Capitale-Nationale. Ce dernier avait d’abord prévu une fermeture le soir et la nuit de juillet à septembre.

Le personnel infirmier des deux hôpitaux de la région, celui de Baie-Saint-Paul et celui de La Malbaie, a en effet accepté de modifier ses quarts de travail et son lieu de travail, et aussi d’intégrer des horaires de 12 heures et de reporter ses vacances, a révélé le CIUSSS mardi après-midi, à l’issue de plusieurs rencontres avec les syndicats et les employés.

Cela dit, la fermeture temporaire des trois lits de soins intermédiaires de l’hôpital de La Malbaie, du 5 juillet au 11 septembre, est « maintenue afin d’assurer la continuité des soins de l’unité d’obstétrique ».

« On assiste actuellement à une très grande solidarité du personnel », a indiqué le PDG de l’établissement de santé, Michel Delamarre, en point de presse, précisant toutefois que la situation reste « fragile ». « On est très sensibles et préoccupés par la santé de nos infirmiers qui nous en donnent beaucoup plus. On va travailler à atténuer leur tâche et arriver avec plusieurs solutions », a-t-il promis.

La directrice des soins infirmiers, Sandra Racine, a indiqué que des paramédicaux pourraient notamment venir prêter main-forte aux infirmières dans les prochaines semaines. « Ils peuvent être mis à contribution pour prendre les signes vitaux ou encore accompagner l’infirmière dans la prise d’oxygène », a-t-elle illustré.

Un travailleur social devrait aussi être ajouté aux équipes « pour capter des situations où l’employé ne se sentirait pas à l’aise de partager [ses impressions avec] son employeur », a poursuivi Mme Racine. « De notre côté, on va être très à l’affût de la situation des besoins de nos employés. »

La députée caquiste de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Émilie Foster, a indiqué qu’il faudrait rapidement reprendre les travaux, mis sur pause pendant la pandémie, « pour trouver des solutions pour être attractifs et retenir notre main-d’œuvre ». « S’il y a une chose qu’on peut retenir des deux dernières semaines, c’est que quand notre région s’unit, elle est capable de tout », a-t-elle affirmé.

C’est à la mi-juin que le CIUSSS de la Capitale-Nationale avait annoncé que les urgences de l’hôpital de Baie-Saint-Paul devraient fermer leurs portes de 16 h à 8 h, tous les jours, et ce, du 5 juillet au 11 septembre. La décision, qu’on disait alors « exceptionnelle et temporaire », avait été prise étant donné une pénurie d’employés qui ne permettait plus d’assurer des soins de qualité. À ce moment, il manquait jusqu’à 40 infirmières dans la région, faute d’un nombre suffisant de finissants et de travailleurs issus de l’immigration.

À Gatineau, les urgences demeurent fermées

Plus tôt, lundi, le CISSS de l’Outaouais avait de son côté annoncé le prolongement de la fermeture des salles d’urgence de l’hôpital de Gatineau, au moins jusqu’au 30 juin prochain à 16 h. La fermeture devait d’abord prendre fin en début de semaine, le lundi 28 juin à la même heure.

« Un délai supplémentaire de 48 heures est nécessaire afin de pouvoir rouvrir de façon sécuritaire ce service à la population », a indiqué l’organisation dans un communiqué, en précisant que les ambulances continueront ainsi d’être redirigées vers les urgences de l’hôpital de Hull ou de celui de Buckingham.

Samedi matin, lors d’un premier point de presse sur cette « situation d’urgence », la PDG Josée Filion avait parlé d’une décision « majeure », en se disant « très consciente de l’impact pour la population ». « Ça devenait insoutenable. Il nous manquait plus d’une vingtaine de présences pour passer à travers la fin de semaine, surtout des infirmières pour les secteurs de triage et de réanimation », a-t-elle toutefois plaidé.

Au total, 14 personnes ont quitté la salle des urgences de Gatineau dans les deux dernières semaines. De ce nombre, trois ont quitté le CISSS « pour aller en Ontario ou ailleurs, à Montréal par exemple ». « Pour les autres, on parle vraiment de mouvements à l’interne, donc de gens qui ont obtenu des postes dans les programmes jeunesse, en soutien à domicile, au soutien à l’autonomie, etc. », a dit Mme Filion.