(Montréal) Les infirmières demandent à Québec de payer leur cotisation à leur ordre professionnel, en signe de reconnaissance pour leur dévouement pendant la pandémie.

Cette cotisation annuelle à l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec est obligatoire, puisqu’elle constitue une sorte de droit de pratique. Cette année, elle est de 470 $ à l’OIIQ, ce qui inclut les assurances responsabilité professionnelle.

Qui plus est, la cotisation annuelle doit être payée en totalité, même si l’infirmière ne travaille que quelques mois ou semaines durant l’année — si elle est de retour d’un congé de maternité, par exemple.

Après la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) en février, c’était au tour mardi de la Fédération de la santé de la CSQ de demander que Québec paie ce montant à la place de leurs membres, en signe de reconnaissance pour celles qu’il a longtemps qualifiées d’« anges gardiens » pendant la pandémie.

« Ces femmes ont porté le réseau à bout de bras. Elles ont permis, par leur dévouement, leur persévérance, leur soutien indéfectible envers la population, de permettre à l’économie du Québec de continuer à prospérer », a souligné la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Éthier.

« En cette année hors du commun, il est facile d’imaginer et de comprendre la réaction de plusieurs d’entre elles à la pensée qu’après 12 mois de crise, elles devront payer pour maintenir le permis qui leur donne le « droit » de continuer à pratiquer dans de telles conditions », avait affirmé la FIQ, dans un communiqué du 18 février.

En conférence de presse mardi, la Fédération de la santé de la CSQ a souligné qu’à l’Ordre des infirmières auxiliaires, cette cotisation annuelle est de 252 $ et à l’Ordre des inhalothérapeutes, de 532 $. La demande de remboursement vaut pour ces trois ordres professionnels, cette année.

« Le personnel, il paie pour aller travailler », a déploré la présidente de la fédération de la Centrale des syndicats du Québec, Claire Montour.

Elle rapporte que des agences privées de placement remboursent ces frais aux infirmières qui passent par ces agences. « On le reconnaît aussi dans plusieurs grandes entreprises ; c’est un geste des directions, des propriétaires, de rembourser les droits de pratique. C’est une forme de reconnaissance, d’attraction, de rétention. »

« Pour une année exceptionnelle, il faut un geste exceptionnel. Parce qu’au-delà des mots, ce sont les actions qui comptent », a affirmé à son tour la FIQ.

La question du remboursement de la cotisation fait aussi l’objet d’une négociation, dans le cadre du renouvellement des conventions collectives, a signalé Mme Montour.