(Montréal) Le principal syndicat de préposés aux bénéficiaires dans le secteur privé vient de transmettre un avis de grève dans sept résidences privées du Groupe Chartwell. Et d’autres pourraient être touchées.

Les sept résidences Chartwell concernées pour le moment se trouvent à Québec, Chicoutimi et Jonquière. Quelque 500 travailleurs seraient touchés par cette grève générale illimitée, à compter du 10 juillet.

Les négociations entre le Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, et le Groupe Chartwell — le plus gros employeur privé dans ce domaine au pays — sont dans une impasse.

Ces négociations concernent 15 résidences Chartwell, mais seulement sept, pour le moment, seraient touchées par la grève, a fait savoir le SQEES mercredi.

Pour exercer ce moyen de pression, le SQEES a sciemment choisi des résidences qui sont situées en zone froide de la pandémie de coronavirus, a souligné en entrevue Sylvie Nelson, présidente du syndicat.

Et, même en zone froide, « s’il y avait des cas de COVID, on suspendrait la grève », a-t-elle insisté.

Elle précise que le SQEES détient déjà un mandat de grève dans « la majorité » des 15 résidences concernées du Groupe Chartwell.

Les parties sont en conciliation depuis un certain temps déjà.

« On en est venu là parce qu’on a rencontré la haute direction de Chartwell et on a proposé un blitz de négociation pour régler ça avant l’été, mais ils n’ont pas de mandat de Mississauga (où se trouve la direction de l’entreprise) », a déploré Mme Nelson.

« Le but, ce n’est pas de faire la grève. Mais on veut que ça se règle », a martelé Mme Nelson.

De son côté, la direction de Chartwell s’est désolée du moment choisi par le SQEES pour débrayer. « La période pour exercer les mandats de grève nous semble très mal choisie, alors que nous nous consacrons à lutter contre la pandémie qui représente encore une menace importante pour nos résidents », a fait savoir Marie-France Lemay, vice-présidente aux opérations et ventes pour le Québec.

Pour 15 $ l’heure

Ces travailleurs dans les résidences privées pour personnes âgées gagnent normalement 13 $ à 14 $ l’heure — avant les primes temporaires versées par le gouvernement à cause de la COVID-19.

Ils réclament 15 $ l’heure à l’embauche et 1 $ l’heure d’augmentation par année.

« Nous, nos gens travaillent très fort. Et ça prend un salaire digne, des salaires qui ont de l’allure », a plaidé la dirigeante syndicale.

Au nom de Chartwell, Mme Lemay a assuré que l’entreprise « demeure tout à fait ouverte à négocier des hausses de salaire concurrentielles pour le secteur des résidences privées, comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant. Nous continuons de croire que nous en arriverons à des ententes négociées ».

Ces syndicats représentent des préposés aux bénéficiaires, mais aussi des préposés à la salle à manger, à l’entretien, à la réception, par exemple.

Dans certains cas, la convention collective est échue depuis décembre 2018.

Le syndicat espère toujours pouvoir s’entendre avec le Groupe Chartwell d’ici le 10 juillet. Il a d’ailleurs donné un préavis plus long que requis pour annoncer sa grève.

Advenant le déclenchement d’une grève, les services essentiels seraient assurés. Le Tribunal administratif du travail a déjà rendu des décisions en ce sens, pour de précédentes grèves, même s’il s’agit d’établissements privés.

La direction de Chartwell, quant à elle, se prépare, au cas où. « Il est clair que nous mettrons tous les efforts pour minimiser l’impact de ces moyens de pression et maintenir un milieu de vie sécuritaire et agréable pour eux [les résidents], tout en préservant l’environnement de travail valorisant que nous offrons à nos employés », a ajouté Mme Lemay.

Les sept résidences pour aînés touchées sont Chartwell Appartements de Bordeaux à Québec, Chartwell Domaine de Bordeaux à Québec, Chartwell Faubourg Giffard à Québec, Chartwell (CSH-HCN Lessee) Manoir Archer à Québec, Chartwell Villa du Saguenay à Saguenay, Chartwell Villa Chicoutimi à Saguenay et Chartwell Villa Jonquière à Saguenay.