Alors que l'attente pour obtenir une évaluation en santé mentale est dénoncée dans certaines régions de la province, l'Ordre des psychologues du Québec demande que les psychologues du réseau jouent un rôle accru dans la réduction des listes d'attente.

« En 2019, c'est inadmissible de devoir attendre des mois avant de savoir de quoi on souffre et de recevoir un traitement », dénonce la présidente de l'Ordre, la Dre Christine Grou, psychologue.

Hier, La Presse a révélé que l'absence du seul psychiatre chargé de faire des évaluations en santé mentale dans deux CLSC de l'est de Montréal entraînait une augmentation monstre des listes d'attente sur ce territoire.

Pour Mme Grou, il est pour le moins « étonnant » que l'évaluation de l'état de santé mentale des patients doive passer par un psychiatre alors que, depuis 2012, la loi reconnaît aux psychologues la capacité d'effectuer ces évaluations. « L'évaluation des troubles mentaux est maintenant réservée aux médecins et aux psychologues », note la Christine Grou.

Elle rappelle que le Québec compte un peu plus de 8700 psychologues, soit « le plus grand ratio de psychologues per capita en Amérique du Nord ». De ce nombre, 2200 travaillent dans le réseau public de santé. Principalement en milieu hospitalier, selon la psychologue Christine Grou.

« Plutôt que de chercher à remplacer les psychiatres par d'autres psychiatres, pourquoi ne pas regarder aussi du côté des psychologues ? Il y a des psychologues disponibles. Il faut aller les chercher pour enlever les listes d'attente », plaide Mme Grou, qui estime que « ça prend une volonté politique de réorganiser les choses ».

« Les solutions existent déjà »

Depuis des semaines, différents cas de patients ayant de la difficulté à obtenir des soins en santé mentale dans le réseau de la santé ont fait les manchettes. Pour Christine Grou, cette situation est inacceptable. « Les solutions existent déjà. Je ne comprends pas qu'on ne les mette pas en place [...]. Il faut redéployer les psychologues dans les CLSC et les groupes de médecine de famille », dit-elle.

Mme Grou rappelle que les problèmes de santé mentale comme la dépression et les troubles anxieux sont « l'une des premières causes d'absentéisme au travail » et l'une des « premières causes d'hospitalisation chez les jeunes », et que la situation ne doit pas être prise à la légère.