Les nouvelles normes de sécurité adoptées par Québec coûteront au net près de 40 millions de dollars par année au réseau des résidences pour personnes âgées.

C'est ce que révèle une analyse d'impact réglementaire rendue publique hier par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Pour les 560 résidences de plus de 50 chambres ou appartements qui donnent des soins infirmiers à des aînés en perte d'autonomie, il en coûtera 100 000 $ en moyenne afin de respecter le nouveau seuil minimal de surveillance. Ils doivent assurer la présence d'un préposé aux bénéficiaires supplémentaire en tout temps dans leur établissement, selon la nouvelle réglementation sur la certification des résidences dévoilée par La Presse hier. La facture récurrente atteindra ainsi 56 millions.

En revanche, les 152 résidences pour aînés autonomes ont droit à un assouplissement de cette norme qui leur permettra d'économiser 100 000 $ en moyenne, donc un total d'un peu plus de 15 millions. Québec permet que la surveillance soit faite par un bénévole ou un résidant, plutôt que par un préposé aux bénéficiaires.

Québec calcule d'autres petites économies liées à son règlement, ce qui lui fait dire que le coût net de l'opération pour l'ensemble des entreprises s'élève à 39,3 millions.

Une « avancée certaine »

Le Regroupement québécois des résidences pour aînés se dit globalement satisfait du nouveau règlement, mais il s'inquiète de la facture de 56 millions pour 560 résidences. Certaines n'ont pas les moyens de l'essuyer, et il y a des limites à augmenter le coût du loyer des résidants, fait valoir son président, Yves Desjardins. Pour le Réseau québécois des OSBL d'habitation, le nouveau règlement est une « avancée certaine » et il « facilitera la survie » des résidences pour personnes autonomes.

Par ailleurs, l'analyse réglementaire relève que les résidences ne pourront plus modifier leur niveau de services pour échapper aux obligations gouvernementales et se retirer de la certification. Certaines l'ont fait ces dernières années et sont ainsi devenues de simples immeubles résidentiels passant sous le radar du Ministère. En vertu du nouveau règlement, une centaine de résidences devront reprendre le processus de certification et se conformer à toutes les exigences, estime Québec.

Photo Olivier PontBriand, archives La Presse

Yves Desjardins, président du Regroupement québécois des résidences pour aînés