La Coalition avenir Québec (CAQ) s'est entourée mardi de l'Association des couples infertiles du Québec (ACIQ) et de parents infertiles pour réclamer au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de réinstaurer le programme de procréation assistée qui aurait permis, du temps où il était en vigueur, la naissance de 5000 enfants.

François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de Santé et de Services sociaux, estime que ce programme répond à un «droit fondamental», c'est-à-dire celui de fonder une famille. 

«Le ministre de la Santé avait [à l'époque de son abolition] indiqué son ouverture à reconsidérer le rétablissement du programme si les finances du Québec le permettaient. [Il] avait clairement indiqué que c'était une décision budgétaire et pas idéologique. Aujourd'hui, on demande un geste concret», a affirmé M. Paradis, dont le parti a dévoilé la fin de semaine dernière des politiques natalistes qu'il souhaite mettre de l'avant au cours de la prochaine année électorale. 

Questionné s'il souhaitait rétablir le programme de procréation assistée maintenant que les finances du Québec affichent des surplus, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a répondu plus tôt en matinée qu'en «gouvernement responsable, on fait des choix [sur] l'utilisation des impôts et des taxes que les citoyens paient.»

«Un moment donné, un gouvernement responsable, ça doit faire des choix en fonction des besoins de la population et ce matin, vous en avez un bel exemple. La saine gestion des bons choix versus du populisme», a-t-il dit, citant en exemple un investissement de 15 millions dans les soins psychologiques pour les jeunes en difficulté qu'il venait d'annoncer grâce, a-t-il dit, aux nouveaux investissements en santé inclus dans la dernière mise à jour économique. 

Les couples infertiles «veulent faire leur part»  

Pour Martine Vallée, vice-présidente de l'ACIQ, «tout est en place pour un programme financièrement viable.» 

«On a un surplus budgétaire de 2 milliards de dollars, le budget est équilibré, puis le problème démographique, lui, ne fait que grandir», a-t-elle souligné, ajoutant «qu'il est temps de ramener la couverture publique au Québec.» 

«Nous, les personnes infertiles, on est prêtes à faire notre part dans un contexte de vieillissement de la population, mais présentement il y a beaucoup trop d'obstacles pour fonder une famille au Québec quand on est infertiles», a-t-elle dit.  

Du côté du Parti québécois, le chef Jean-François Lisée a rappelé qu'il était favorable à «réinstaurer [le programme de procréation assistée] dans les balises plus restreintes proposées par le commissaire à la santé.»