La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) accuse Thomas Mulcair de reculer sur sa promesse d'annuler les compressions dans les transferts en santé.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) vient de signaler qu'il «adhère aux orientations» du chef conservateur Stephen Harper à ce chapitre, a suggéré vendredi Régine Laurent.

«Je suis surprise. Honnêtement, je ne comprends pas, parce que la réputation qu'a toujours eue le NPD, c'était une orientation contraire, celle de travailler avec la collectivité et de répondre à ses besoins», a-t-elle laissé tomber en entrevue avec La Presse Canadienne.

En point de presse, jeudi, Thomas Mulcair a semblé revenir sur sa promesse de remettre en place la formule de financement de la santé pour les provinces, ce qu'il avait fait en réaction à la décision unilatérale du gouvernement Harper d'en limiter l'augmentation à compter de 2017.

Il avait formulé cet engagement dans un discours livré en août dernier devant l'Association médicale canadienne, spécifiant qu'un gouvernement du NPD réinvestirait les surplus budgétaires dans les transferts en santé.

Or, il se peut qu'il n'y ait pas d'excédent budgétaire cette année, a fait remarquer jeudi M. Mulcair, plaidant que les transferts en santé ne devraient pas se faire sentir pour deux autres années et qu'il reste donc encore du temps.

«Il est assez évident qu'il n'y en aura pas (de surplus), mais durant cette période de deux ans, notre ministre de la Santé devra se consacrer prioritairement à conclure de nouveaux accords sur la santé», a-t-il indiqué lors d'un arrêt de campagne à Toronto.

Selon le plan des conservateurs, l'augmentation des paiements de transferts - qui était auparavant fixée à 6 pour cent - serait réduite à la croissance du PIB avec un seuil minimum de 3 pour cent, et ce, à compter de 2017.

Cette perspective fait craindre le pire à Régine Laurent. «Déjà, avec ce qu'on reçoit actuellement, on ne peut pas répondre à tous les besoins de la population, alors si ça diminue de six à trois ou même quatre (pour cent), on n'y arrivera pas», a-t-elle laissé tomber.

La bonification du Transfert canadien en matière de santé (TCS) fait partie des demandes figurant sur la «liste d'épicerie» dressée par le premier ministre québécois Philippe Couillard, qui l'a transmise le 14 août dernier à tous les chefs des partis fédéraux.

«Le Québec demande un engagement de votre part visant à augmenter le TCS afin qu'il représente 25 pour cent des dépenses en santé des provinces», précise la note d'information accompagnant la missive de M. Couillard.

Le gouvernement québécois réclame également que cette hausse soit répartie «en fonction des caractéristiques spécifiques des populations desservies, dont les réalités démographiques».