Le Collège des médecins du Québec craint que certains services de santé offerts dans les cabinets de médecins, comme les vasectomies et les coloscopies, cessent d'être offerts à la population si le gouvernement n'intervient pas pour régler l'épineux dossier des frais accessoires.

«Le ministre doit rapidement intervenir, car des services pourraient disparaître si les règles ne sont pas clarifiées. On craint une baisse de services. On est grandement préoccupé», a déclaré le président du Collège des médecins, Dr Charles Bernard, en conférence de presse ce matin.

L'entente sur les services accessoires, conclue en 1970 et jamais revue depuis, prévoit que les médecins ne peuvent facturer les coûts des ressources matérielles et humaines des services offerts en cabinet. Mais la technologie a évolué. Aujourd'hui, plusieurs examens peuvent être réalisés hors de l'hôpital, en clinique. Certains appareils diagnostics sont toutefois coûteux. Pour boucler leur budget, les médecins ont au fil des ans adopté certaines pratiques, comme facturer des frais allant jusqu'à 300$ pour de simples gouttes ophtalmiques. Ce prix permettait aux médecins en cabinet d'absorber leur coût d'appareillage.

Mais en janvier, le Collège des médecins a modifié son code de déontologie. Les médecins ne peuvent plus facturer de frais disproportionnés aux patients. Incapables d'arriver, certains médecins annoncent qu'ils cesseront d'offrir certains services dans leur clinique.

«Ce n'est pas l'objectif. Les hôpitaux ne parviennent déjà pas à offrir tous les services à la population. Si on cesse d'offrir ces services en cabinet, que feront les patients? Ils auront moins de services. Le ministre doit dire s'il couvre ou non ces services», estime le secrétaire du Collège des médecins, Dr Yves Robert.

«Nous avons fait notre bout de chemin en modifiant le code de déontologie. C'est maintenant au ministre d'agir», plaide Dr Bernard.