Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qualifie de «purement opportuniste» la démission en bloc de six directeurs régionaux de santé publique, à qui l'on reproche d'avoir exercé la médecine parallèlement à leurs fonctions administratives, ce que ne permet pas leur contrat.

«Ces lettres (de démission), je les ai reçues il y a un peu plus de deux semaines. Manifestement, ces gens-là ont décidé d'attendre le bon moment pour sortir sur la place publique. On comprendra la manoeuvre», a déclaré le ministre en entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi.

Le docteur Barrette croit ainsi qu'ils ont voulu profiter de la controverse entourant la double rémunération du ministre Yves Bolduc, qui a reçu une prime de 215 000 $ pour la prise en charge de patients, un salaire de médecin et son salaire de député lors des 18 mois passés dans l'opposition.

Quoi qu'il en soit, le ministre de la Santé se dit prêt à réintégrer ces médecins dans leurs fonctions de directeur de santé publique s'ils le souhaitent. Sinon, leurs postes seront tout simplement affichés et comblés.

Le contrat régissant les directeurs de santé publique oblige ceux-ci à se consacrer exclusivement aux tâches reliées à cette fonction durant les heures régulières de travail.

Le ministre rappelle que ces règles ont toujours existé et que les médecins qui choisissent de devenir cadres doivent les accepter.

«Leur position c'est de dire: nous sommes médecins et parce que nous sommes médecins, même si nous sommes des cadres, nous devrions avoir la rémunération équivalente à ceux qui font de la clinique. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie», tranche le docteur Barrette.

Il rappelle, toutefois, que rien ne les empêche d'exercer la médecine en dehors de leurs heures de travail, les soirs et fins de semaine.

Quant à la possibilité de modifier les règles pour permettre les tâches parallèles, Gaétan Barrette ne ferme pas complètement la porte: «Qu'on me fasse des propositions. Nous avons simplement appliqué la règle qui est là depuis toujours dans le cadre budgétaire dans lequel on se trouve.»

Les directeurs de santé publique régionaux qui ont remis leur démission sont ceux de l'Outaouais, de la Gaspésie, de Lanaudière, du Nunavik, du Bas-Saint-Laurent et de la Montérégie. Ce dernier poste était occupé par le docteur Alain Poirier, l'ex-directeur de la santé publique du Québec.