Le climat de tension généralisé, les problèmes de gouvernance et le déficit budgétaire qui touchent le CHUM sont des défis majeurs auxquels l'établissement doit s'attaquer d'urgence. L'Agence de la santé de Montréal (ASSSM) promet donc de suivre la situation de près.

L'Agence a reçu hier le rapport final des deux experts qu'elle a mandatés au CHUM en octobre dernier pour analyser sa gouvernance. Le rapport, très critique, dresse une série de 14 recommandations qui visent principalement la direction et le conseil d'administration.

« On s'attend à ce que le CA du CHUM prenne les moyens nécessaires pour arriver à un niveau de gouvernance qui soit à la hauteur de ce qui est attendu dans le contexte d'une organisation de cette taille-là, compte tenu de l'importance du budget et des défis que l'établissement a à rencontrer », a commenté Vincent Lehouillier, directeur des affaires institutionnelles et des ressources humaines à l'Agence.

Les conclusions des deux experts, François Latreille et Me Denis Paré, vont dans le même sens que les observations récentes du vérificateur général, lesquelles avaient forcé le ministre de la Santé, Réjean Hébert, à intervenir.

Juste avant les Fêtes, le ministre a nommé le Dr Michel Baron à titre d'accompagnateur au CHUM et Michel Fontaine comme directeur général intérimaire.

Le rapport déposé hier est pour eux un « bon plan de travail », estime M. Lehouillier. Réunis en assemblée hier soir, les membres du C.A. de l'Agence ont quant à eux voté une résolution pour suivre l'évolution des mesures mises en place dans un délai de trois à six mois.

En ce qui concerne le conseil d'administration, le rapport final des deux experts relève principalement des problèmes de structure et de méconnaissance importants.

La composition des membres du comité exécutif doit être revue, le président et le directeur général doivent assumer leurs rôles pleinement - ce qui n'est pas le cas actuellement - et les membres du C.A. doivent être plus au fait des dossiers, eux qui obtiennent souvent les informations « séance tenante ».

La direction du CHUM doit quant à elle mettre sur pied des mesures immédiates pour redresser la situation financière et revoir notamment les politiques d'attribution des contrats et d'autorisation des dépenses.

Quant à l'Agence, elle doit faire progresser rapidement le dossier de transition de l'hôpital Notre-Dame, dans la foulée du nouveau CHUM qui ouvrira en 2016, une « opération majeure » qui comporte un « risque élevé » actuellement, note le rapport.