La perception des Québécois de leur système de santé laisse à désirer. Même si l'accès à un médecin s'améliore et que l'attente pour une chirurgie diminue, le Québec a encore beaucoup de travail à faire pour se trouver dans le peloton de tête.

C'est le constat que dresse le commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois dans un rapport sur les perceptions et les expériences de soins des Québécois.

Il s'agit d'une analyse comparant la situation québécoise à celle d'une dizaine de pays dans le cadre de «L'enquête internationale sur les politiques de santé» du Commonwealth Fund de 2013, un organisme américain à but non lucratif qui produit des recherches comparatives dans le domaine de la santé.

1) Piètre opinion sur la qualité des soins

La perception que les Québécois ont de leur système de santé est négative. À peine un répondant sur quatre (23 %) estime que le système de santé est efficace. C'est beaucoup moins que dans le reste du Canada, où cette proportion est de 42 %. Avec près de deux répondants sur trois (63 %) qui affirment que leur système de santé est efficace, le Royaume-Uni sort champion à ce titre.

2) Vous êtes malade, à quand un rendez-vous ?

Le Canada est le pays où les répondants affirment avoir plus de difficulté à avoir accès à un médecin ou une infirmière le jour même ou le lendemain quand ils sont malades. Le Québec ne fait pas exception avec une proportion de 40 % des répondants. À l'opposé, les trois quarts des répondants de l'Allemagne (76 %) et de la Nouvelle-Zélande (72 %) affirment pouvoir voir un médecin ou une infirmière dans un délai de 24 heures ou moins.

3) Les courriels ? Connaît pas !

Seulement 7 % des répondants québécois peuvent communiquer avec leur médecin par courriel, ce qui est similaire à ce qui se passe dans le reste du Canada (10 % des répondants). Dans certains pays, c'est pourtant chose courante. Aux Pays-Bas (32 %), en Suisse (29 %) et aux États-Unis (28 %), les répondants ont affirmé communiquer avec leur médecin par courriel.

4) Difficile de voir un médecin spécialiste

Il semble plus long et plus difficile au Canada d'obtenir une consultation auprès d'un médecin spécialiste que dans les autres pays. Plus de la moitié des répondants (57 % au Québec et 59 % au Canada) a déclaré avoir attendu plus de quatre semaines avant d'obtenir un rendez-vous. En France, seulement 12 % des répondants ont dû attendre aussi longtemps.

5) Moins d'attente pour une chirurgie

Plus de la moitié des répondants (53 %) au Québec a attendu moins d'un mois pour une opération non urgente comparativement à 39 % des répondants du reste du Canada. Le commissaire à la santé et au bien-être suggère que la garantie d'accès mise en place par le gouvernement pour les chirurgies de la hanche, du genou et de la cataracte a probablement contribué à ce succès. L'Allemagne est toutefois la championne : 82 % des répondants ont été opérés en moins d'un mois.

6) Longue attente aux urgences.

Au Québec, le tiers des répondants (35 %) ont attendu plus de cinq heures lorsqu'ils se sont présentés aux urgences, un taux plus élevé qu'ailleurs au Canada (19 %). Au Royaume-Uni, cette proportion chute à seulement 3 %. Le fait que 44 % des répondants québécois indiquent s'être rendus aux urgences pour un problème qui aurait pu être réglé par un médecin de famille peut expliquer en partie cette situation.

7) Peu populaire, le vaccin contre la grippe

Alors qu'on entend beaucoup parler de grippe saisonnière et de H1N1, les Québécois ne semblent pas très enclins à se faire vacciner. À peine le quart (27 %) des répondants a reçu le vaccin contre la grippe au cours de la dernière année comparativement à 35 % des répondants canadiens et la moitié (49 %) des répondants américains. La Norvège termine en queue de peloton avec à peine 13 % des répondants qui se sont fait vacciner.