Dans un mois, les établissements de santé de Montréal devront libérer leurs lits occupés par des aînés en fin de soins actifs en moins de huit jours, sous peine de devoir payer des amendes de plus de 900$ par jour. Une commande qui inquiète grandement les employés du réseau, qui ont demandé, hier soir, que la mesure soit suspendue le temps de mettre les services en place.

L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) estime que ces amendes pénaliseront fortement les aînés de la métropole. «Il n'y a pas de nouvelles embauches de prévues. Il y a déjà une surcharge de travail. La conséquence sera que les personnes qui attendent des services à la maison vont attendre encore plus longtemps», dénonce le responsable politique de la région de Montréal à l'APTS, Francis Collin.

Le président de l'Association québécoise des établissements de santé de Montréal, François Rabeau, reconnaît que les établissements sont «très inquiets». «C'est un important changement qui demande un temps d'adaptation», dit M. Rabeau, qui estime toutefois qu'«il fallait commencer quelque part» pour désengorger le réseau.

Actuellement, 85 personnes âgées en fin de soins actifs occupent des lits dans les hôpitaux de Montréal. Les aînés qui attendent à la maison de recevoir des soins ou d'obtenir une place en CHSLD sont aussi «très peu nombreux», selon la directrice adjointe du programme pour les personnes âgées en perte d'autonomie à l'Agence de la santé de Montréal, Lydia Ingenito. Celle-ci assure que les gens qui attendent des services à la maison ne seront pas pénalisés. «Si on ne s'en occupe pas, ces personnes se retrouveront à l'urgence. On va s'en occuper.»