Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a renvoyé dans la cour du gouvernement Charest les constats accablants du vérificateur général sur la gestion du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). Il a convoqué le conseil d'administration du CHUM pour une rencontre, en fin d'après-midi, à Montréal.

Le ministre Hébert va demander au conseil, dirigé par Alain Cousineau, «ce qu'il entend faire suite au dépôt du rapport du vérificateur général» de soutenir le ministre à l'Assemblée nationale. Surplus de salaires injustifiés, primes illégales, nominations sans concours et contrats sans appel de soumissions publiques; c'est un verdict accablant que livre le vérificateur général Michel Samson dans son rapport déposé mercredi matin à l'Assemblée nationale.

«C'était la façon libérale de gérer» d'accuser le ministre Hébert. Un coup de barre avait été donné au CSUM le méga-hôpital anglophone «je m'attends au même processus du conseil nous allons prendre les décisions qui s'imposent» a soutenu le ministre Hébert.

Il a accusé son prédécesseur, Yves Bolduc d'avoir rapidement mis de côté le directeur général Denis Roy pour nommer Christian Paire, à n'importe quel prix.

À son arrivée en poste, en 2008, le ministre Yves Bolduc «s'était empressé de congédier le directeur général du CHUM pour mettre à la place un nouveau DG, avec des conditions salariales qui pendant deux ans n'ont pas respecté les règles du Conseil du trésor, il a fallu ajuster les règles» de relever M. Hébert, qui accuse le gouvernement Charest d'avoir «toléré le laisser-faire».

Pour la députée caquiste Hélène Daneault toutefois, le ministre Hébert ne peut ainsi se décharger de ses responsabilités. «Depuis juin, on est au courant de toutes ces choses et il y a inaction», constate-t-elle. Bon nombre des constats du vérificateur étaient déjà dévoilés lors d'une commission parlementaire spéciale où M. Caire avait comparu, en juin dernier.

«Le gouvernement envoie comme message aux gestionnaires, bonifiez vos salaires ont va vous tolérer» de lancer Mme Daneault. Non seulement M. Paire a bénéficié de 70 000 $ de salaire injustifié, mais on a versé un total de 1,3 million en trop au personnel d'encadrement depuis 2010. Un des cadres a bénéficié de 104 000 $ de revenu, sur quatre ans, provenant de la Fondation du CHUM, ce qui est totalement interdit, de relever Mme Daneault.

Photo: Alain Roberge, archives La Presse

Le directeur général du CHUM, Christian Paire.