Wounded Warriors Canada a lancé jeudi une campagne de financement visant à jumeler davantage de soldats souffrant d'état de stress post-traumatique (ESPT) avec des chiens d'assistance.

Philip Ralph, un pasteur baptiste rattaché aux Forces canadiennes et à l'organisme caritatif, a déclaré qu'avec la fin de la mission en Afghanistan, des milliers de militaires canadiens étaient rentrés au pays en laissant «leur coeur et leur âme» sur le terrain.

L'oeuvre de bienfaisance a donné le coup d'envoi de sa campagne, une randonnée en vélo sur les champs de bataille en France qui aura lieu en juin 2014, en promettant d'utiliser l'argent recueilli pour développer ses programmes qui permettent à des anciens combattants de suivre une thérapie avec des chiens d'assistance.

Un nombre croissant de recherches, surtout réalisées aux États-Unis, montrent que les soldats atteints d'ESPT s'attachent à l'animal et que ce lien diminue leur anxiété et leurs peurs.

Au printemps dernier, le ministère des Anciens Combattants a mis sur pied un programme pilote en collaboration avec Ambulance Saint-Jean afin d'analyser les avantages relatifs à l'utilisation de chiens et de chevaux pour traiter les militaires souffrant de stress post-traumatique.

Des documents d'information internes rédigés au cours des trois dernières années ont toutefois soulevé des doutes sur l'efficacité de cette méthode, faisant valoir qu'il y avait peu d'études scientifiques sur le sujet, et remis en question la capacité des vétérans à prendre soin des bêtes.

L'adjudant Jocelyn «Butch» Boucher est l'un de ces milliers de soldats qui, selon le pasteur Ralph, ne sont pas revenus entiers du combat.

Il a reçu un diagnostic de stress post-traumatique après avoir été déployé dans le golfe d'Aden pour surveiller les pirates somaliens et attend de savoir si un renvoi pour raisons médicales mettra fin à sa carrière militaire, amorcée il y a plus de 30 ans.

M. Boucher, qui possède une chienne baptisée Spirit, affirme que la thérapie avec les chiens d'assistance devrait être davantage reconnue.

«Avant, je ne me sentais pas bien dans ma peau, a raconté l'adjudant. Depuis que Spirit s'est jointe à notre famille, elle permet de briser la glace. Elle m'aide à m'ouvrir et à parler de ces événements qui se sont produits dans ma vie.»

Le ministère des Anciens Combattants fait preuve depuis des années de scepticisme à l'égard des chiens d'assistance. Il couvre les frais des vétérans qui utilisent un chien pour pallier des handicaps physiques, mais pas ceux des soldats qui ont recours à l'animal pour des problèmes de santé mentale.