Jean-Claude Gallant affirme qu'il ne dirige pas une secte ni même un groupe. «C'est des amis. C'est comme si c'était pas correct d'être proches», nous a-t-il déclaré au téléphone.

«Je sais que ça a l'air d'une secte», a-t-il toutefois admis lorsque nous l'avons ensuite rencontré aux Mille-Isles. «Déjà, chez Weston, les gens disaient que j'étais dans une secte.»

Il y a 20 ans, les membres de son premier groupe de thérapie se sont révoltés. Gallant l'explique ainsi: «Ils étaient censés en parler à d'autres pour qu'ils viennent expérimenter mes fins de semaine. Mais ces gens revenaient et ils n'amenaient jamais personne. Je leur disais: Ça a l'air d'une secte; on dirait que vous venez ici juste pour prendre du café. Allez-vous-en. Le but, c'est pas qu'on se tienne ensemble en cercle fermé.»

Pourquoi, s'il voulait garder ses distances, offrir à ses adeptes ultérieurs d'acheter les terrains autour de sa maison? «Ça fait 20 ans que je suis dans l'immobilier, je trouve ça normal d'offrir des terrains, les gens sont pas obligés», répond-il.

Au sujet de la fuite d'une jeune femme en pleine nuit, Gallant s'est expliqué ainsi: «Elle se sentait coincée là-dedans, elle se sentait pas elle-même dans sa façon d'agir ou d'être.» Bien que cette femme soit entrée dans le groupe très jeune et y soit restée neuf ans, il affirme que ce n'est pas la faute de sa thérapie.

L'homme admet qu'il presse ses fidèles de faire du recrutement, mais il nie encore une fois agir comme un gourou: «Je disais souvent aux gens: Si tu sens que ça [le rebirth] t'a aidé, pourquoi tu veux pas aider les autres autour de toi?»

Il admet avoir dit à des proches que certains pouvaient bien crever mais ajoute: «Je commencerai pas à justifier tout ce que je dis.»

Quant au harcèlement dont disent avoir été victimes de nombreux membres, il dit: «C'est pas moi qui contrôle les comportements des gens. Je n'approuverais jamais ces niaiseries-là.» Or, d'après les déserteurs, son génie était justement de faire passer ses messages par ses seconds.

Aujourd'hui, Gallant contre-attaque en présentant ceux qui le dénoncent comme des gens malhonnêtes, pourchassés par la police et les agents de recouvrement. «C'était dans la drogue par-dessus la tête», dit-il aussi.

Une adepte actuelle, qui travaille à son café, affirme rester de son plein gré et être reconnaissante à Gallant d'avoir changé sa vie. Elle estime que ses détracteurs le calomnient.

Depuis l'adoption de la loi 21, au printemps dernier, les pseudo-thérapies comme celles de Gallant sont illégales. L'homme nous a rétorqué qu'il ne fait plus de rebirths depuis trois ou quatre mois. Pourtant, nous avons constaté qu'il a organisé une séance d'information il y a un mois à peine. Son site web annonçait hier une séance d'information pour le soir même. «Je ne pouvais pas arrêter ça de même, tente de justifier Gallant. Mais je ne mets plus tellement d'énergie là-dedans.»